Suède : association de petits fraudeurs


Enfin une association qui marche! C’est ce que révèle un article du New York Times paru hier. Le groupe suédois Planka réuni de plus en plus de membres… Un succès dû à l’idée phare du projet : enseigner à ses adhérents comment frauder dans le métro. La formation,des plus sérieuses, est appuyée de vidéos et d’un (très beau) site officiel.

Car ne nous y trompons pas, les voleurs du train souterrain ont des principes et doivent respecter des règles strictes.

Première règle du dodge-club : tu payeras tous les mois 11 euros au club.

Tous cotisent et mutualisent afin de soutenir celui qui sera pris la main dans le sac.

Seconde règle du dodge-club : tu ne payeras jamais tes transports.

Les services publics sont totalement dépassés par ce phénomène qui se multiplie et s’organise toujours mieux depuis son émergence il y a treize ans. La modernisation des portes de sécurité n’y fait rien, la préparation et l’armement des contrôleurs non plus, le club Planka a toujours un coup d’avance. Le drame, c’est que plus le temps passe, plus les fraudeurs  perfectionnent leur technique.

Du coup, la maison fait des bénéfices. Et les Robin des voies du métro distribuent leur bourse aux étudiants et autres compagnons de la poche vide.

Les mutuelles sont toujours venues seconder les sociétés déstructurées, qui ne remplissent plus leur rôle. Mais la Suède se veut un Etat ultrasocial. Son système de transports est recommandé par tous les guides. Dans son métro propre, confortable, toujours régulier, les tarifs sont raisonnables, tout ce dont on ne pourra jamais rêver en France. Et pourtant, c’est là-bas qu’a germé la plus grande organisation de fraude souterraine. À croire qu’une société ultra-maternaliste reproduit les mêmes comportements qu’une société à la dérive. Seules les raisons diffèrent. Et cette fois-ci, c’est l’ennui.

Nous proposons donc à nos camarades suédois, pour lutter contre ce « mal du siècle », d’augmenter encore la dose de frissons. Pourquoi ne pas frauder aux impôts et organiser un pot commun dans lequel piocher en cas de redressement fiscal ?  En plus, les impôts, c’est pas comme les métros, y’en a toujours trop !



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est journaliste à Causeur

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