Mondial : Au feu les drapeaux, place aux sponsors ?


Dans une tribune publiée par lemonde.fr, on apprend qu’un Charles de Laubier a découvert le ballon rond de Colomb: yaka en finir avec le football national !

A défaut d’être très neuve, l’idée est vendue avec grand style: « Il faut donc bannir drapeaux, hymnes et équipes « nationales » des enceintes sportives pour éviter l’irréparable et, partant, ne plus voir l’Etat se retrouver en porte-à-faux avec les intérêts économiques du « sport business » qui ne sont plus les siens. Quitte à remplacer les signes extérieurs de patrie – laquelle n’a pas vocation à jouer les arbitres ni les faire-valoir – pour s’en tenir aux dénominations des clubs et formations sportifs, ou bien aux noms des sponsors comme cela se pratique dans la voile, les courses automobiles et d’autres disciplines sportives. »

Puisque certains se servent du prétexte national pour perpétrer des violences autour des questions ethniques ou religieuses, Charles de Laubier envisage une solution radicale : libéraliser le tout. Un raisonnement de Gribouille : le business abîme le football, donnons donc tout le pouvoir au business. On peut alors s’amuser à imaginer les affiches d’une Coupe du Monde débarrassée de l’infâme empreinte nationaliste. A quand une finale de mondiale opposant L’AS Nike au FC Rexona?

Perso, j’ai plutôt tendance à penser ce problème de drapeaux et d’hymne n’en est un que pour ceux qui voient le patriotisme comme un gros mot. Ou le sport comme un truc de ploucs.
Quelles qu’aient été les déceptions sportives ou extra-sportives provoquées depuis dix ans par les Bleus, il n’en demeure pas moins que l’attachement des Français à leur équipe est authentique. Parce que nos footballeurs – et nos sportifs en général – représentent la Nation. Ils sont un vrai morceau de son histoire contemporaine.

Mes Bleus, je les aime depuis l’enfance car ils sont montés sur le toit du Monde une glorieuse soirée de 1998, contribuant au rayonnement du pays. Ma génération aura aussi eu son Séville 82 avec l’issue dramatique de 2006, et ces gars-là étaient des perdants magnifiques. Et je dois vous avouer que dimanche dernier encore, je gueulais devant mon téléviseur (en sportif de canapé revendiqué) comme pour leur donner de la force. Notre vice-capitaine, Mamadou Sakho parlait d’ailleurs « de manque de respect » au sujet du problème de sono qui a empêché la Marseillaise de résonner avant le match face au Honduras. Et c’est aussi pour ça que Mamadou Sakho est un grand Français alors que Monsieur de Laubier est un petit marquis.

Quiconque aime le football partagera mon point de vue. A cette tribune du Monde, je réponds donc : vive la Marseillaise, vive Mamadou, vive le football, et vive la France !



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