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Libye : tués par la charia


Libye : tués par la charia

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La guerre civile libyenne n’en finit pas de faire des victimes collatérales.
Spontanément, on pourrait penser aux trop nombreuses victimes des milices d’AQMI qui se fournissent en armes et munitions à gogo auprès de leurs petits camarades islamistes libyens, lesquels les avaient reçues (et gracieusement !) de l’Occident en 2011 dans le but d’en finir avec l’abominable homme des sables.
La suite, on la connaît : Kadhafi fut chassé non seulement de son palais de Tripoli, mais aussi des statistiques de l’ONU sur la population planétaire. Pour fêter ça, ses remplaçants s’empressèrent d’instaurer la charia, un des rares éléments de doctrine qui fasse l’unanimité parmi les caïds locaux, l’autre point d’accord général étant que les chefs des tribus voisines sont tous des chiens pouilleux à abattre sans délai.[access capability= »lire_inedits »]
Mais comme si la multiplication des débats démocratiques à la kalachnikov ne suffisait pas à plomber l’ambiance en Libye libérée, voilà qu’un nouveau fléau s’abat sur le pays : depuis la mi-mars, des dizaines de Tripolitains sont morts après avoir consommé de l’alcool de contrebande.
Donc victimes de fait de la charia. Certes, le liquide impie était déjà prohibé dans le pays depuis 1977. Mais sous Kadhafi, bakchich aidant, le soiffard trouvait toujours moyen de moyenner. En interdisant toute forme de tolérance, les nouveaux dirigeants libyens ont fait exploser le trafic : la raréfaction de l’offre n’a pas asséché la demande.
Seule différence notable avec la situation pré-chariesque, on ne se refile plus sous le burnous du Johnny Walker importé en douce de Tunisie, mais de la redoutable piquette locale, laquelle contient moins de malt que de méthanol. Un verre, ça va pas, trois verres, bonjour les trépas !
Pour l’instant, la seule réponse des autorités est de mettre en garde leurs concitoyens contre la consommation d’alcool. Drôle, non ? Mais si l’épidémie continue de s’étendre, gageons qu’on trouvera vite des coupables. Et pourquoi  pas un bistrotier palestinien et des serveuses bulgares ?[/access]

*Photo : United Nations Photo.

Avril 2013 #1

Article extrait du Magazine Causeur



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