En Suisse, l’électorat va voter sur une initiative déposée par le principal parti de droite qui, si adoptée, fixerait une limite à la population de 10 millions d’habitants. Le chiffre actuel est de 9 millions. Un tel plafond obligerait les autorités à mettre en pause l’immigration, seule source de croissance démographique.
La Suisse va-t-elle plafonner la part de sa population étrangère ? En juin 2026, les Helvètes se prononceront par référendum sur cette initiative déposée par l’Union démocratique du centre (UDC). Ce parti de droite souhaite inscrire dans la Constitution le principe suivant : arrêter net les flux migratoires si le seuil de 10 millions d’habitants devait être franchi avant 2050. Dès que le chiffre de 9,5 millions sera atteint, le Parlement et le Conseil fédéral seront obligés d’intervenir. Pour le moment, le pays est passé entre 1992 et 2025 de 7 à 9 millions d’habitants. Un dynamisme seulement porté par l’immigration, tandis que la natalité s’effondre : en 2024, le nombre d’enfants par femme était de 1,29.
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La Suisse importe une main d’œuvre qualifiée pour alimenter ses géants économiques, tels Roche, UBS ou le centre d’ingénierie de Google à Zurich. Ainsi, 27 % des résidents suisses ne sont pas détenteurs d’un passeport suisse. Si les Allemands et les Italiens constituent les premiers contingents, le pays s’est aussi ouvert à une immigration venue des Balkans et comptait 177 000 Kosovars et 82 000 Turcs en 2024. Ce modèle, perçu comme le moteur de la croissance helvétique, produit des effets pervers. Le marché immobilier devient quasiment impraticable pour la classe moyenne locale, ce qui accélère son propre déclin démographique. Dans certaines classes, les élèves étrangers dépassent les 50 %. A Noël, un scandale a été provoqué par la décision de certaines crèches, au nom du « pluralisme », de ne pas afficher de symboles chrétiens. Quant à la criminalité, elle explose. En 2023, les délits ont bondi de 14 %, atteignant 1 431 infractions par jour. Selon l’UDC, 58% des délits sont commis par des étrangers. Bref, autant de signaux qui laissent à penser que la fameuse tranquillité suisse n’en a plus pour très longtemps.

