Lorenzo Lamas, la GPA et les familles redécomposées


Lorenzo Lamas, la GPA et les familles redécomposées

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On devrait toujours lire Voici. Cet hebdo féminin très au-dessus de la moyenne du genre nous offre son lot de scoops sur la comédie humaine de notre époque. Le tout sans moraline ni militantisme d’aucune sorte. Prenez la GPA, une ancienne gloire du petit écran, spectateur d’une intrigue impliquant une de ses filles et son épouse.

Voici mélange ces ingrédients et nous ressort une mayonnaise montée comme il se doit : Lorenzo Lamas, cinquante-sept ans,  ex-vedette chevelue de la très oubliable série américaine Le Rebelle , reconverti dans les jurys de téléréalité, sera bientôt à nouveau grand-père grâce à sa cadette. Jusqu’ici, rien d’exceptionnel. Sauf que la fille du biker aux plaques de chocolat ne s’épaissira pas d’un gramme ces neuf prochains mois. Press Dahl, 29 ans, déjà mère d’une petite fille, ne peut en effet avoir recours aux soins de dame Nature. Pour une bonne et simple raison : après une fausse couche engendrée par une chute dans un escalier, la jeune femme a dû subir une ablation de l’utérus l’an dernier. Du coup, on s’étonne que la pauvre Press annonce aujourd’hui attendre un heureux événement.

Miracle de la Science, Lamas fille a pu faire appel à une mère porteuse, suivant la technique de la gestation pour autrui. Une GPA non-marchande (rareté aux States!) qui restera à l’intérieur du cercle familial puisque c’est Shawna, la quatrième et dernière femme de son père, qui accouchera de l’enfant de sa belle-fille. Vous suivez ? Shawna étant d’un an la cadette de Press, l’ordre des générations en sortira quelque peu chamboulé. Sans parler de l’arbre généalogique… Le petit-enfant de Lamas pourra légitimement être considéré comme son fils (ou sa fille) dans la mesure où la mère porteuse dispose, dans tous les pays où la GPA est légale, du droit de garder l’enfant aux dépens de sa mère biologique. Qu’est-ce qui prévaut : l’utérus ou l’ovule ? Je ne saurai me prononcer, ni blâmer Press Dahl intuitu personae, quoi que je pense des usages dévoyés du progrès. Pour l’instant, l’amour règne sans nuages dans cette famille recomposée. « Shawna n’est pas seule­ment ma belle-mère. Elle est comme une âme sœur. Elle est un ange qui a béni toute ma famille, y compris mon père. », s’épanche Press dans la presse.

La morale de cette histoire glauque aux yeux des uns, poignante pour d’autres ? À vous de la dénicher. Cette intrigue de télénovela m’a en tout cas rappelé les heures les plus tardives du sarkozysme, au temps où la ministre de la Famille Nadine Morano préconisait la GPA pour toutes en nous expliquant à longueur de plateau qu’elle se dévouerait pour sa fille si l’occasion se présentait. Quelques milliers de kilomètres plus loin, à plusieurs années de distance, à la suite de nombreux américains anonymes, le clan Lamas a fait de cette chimère quasi-œdipienne une réalité. L’avenir nous dira ce qu’il réserve à ce genre de montage techno-familial.

Sans une once d’ironie ou de mauvais esprit, j’espère que l’expérience de Lio ne vaut pas force de loi : si ses six enfants nés de quatre pères différents doivent régler leurs difficultés psychiques à coups de séances chez le psy, imaginez un peu le futur trauma de Lamas junior…

*Photo : Pixabay.



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