Djihadistes: après l’intox, la détox?


C’est la meilleure de l’année. The Times rapporte avoir rencontré un jeune sujet britannique qui tient à exprimer ceci au nom d’une trentaine de ses compatriotes : « On veut rentrer à la maison ». Il ne s’agit pas, malgré les apparences, d’une classe entière de maternelle terrorisée par la maîtresse. Non, nos gaillards qui ont le cafard sont des djihadistes à barbe égarés volontairement en Syrie. Et leurs motifs de retour sont rien moins que nobles : partis pour combattre le régime de Bachar, ils se sont retrouvés, les malheureux, à guerroyer contre d’autres groupes d’islamistes, un peu comme ces Perses qui dans Astérix et dans le désert cherchent des Hittites qui cherchent des Mèdes qui cherchent des Assyriens. Leur plus grande crainte est donc de ne pouvoir accéder au statut de « martyrs » comme dit la fausse langue contemporaine, s’ils mouraient en assassinant d’autres mahométans et non des mécréants.

On les comprend. Ne doutant de rien, les fiers guerriers du sabre et du croissant réclament à la douce Angleterre qu’elle les soumette à des « programmes de déradicalisation » dont, heureux hommes que nous étions nous ignorions l’existence jusque là, pourvu que cela leur épargne un séjour en prison quand il remettront le pied sur son sol d’albâtre. À ces terroristes dont décidément l’honneur est ce qui les rassemble, nous ne dirons qu’un mot, et il est de Philippe Muray : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. »



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est journaliste et essayiste.

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