Parmi les calamités qui ont marqué l’année 2020, il faut compter une poignée de disques de chanteuses ambitionnant de révolutionner la langue française.
Dans une actualité musicale en berne, il importait pour la presse autorisée de se pâmer devant ces nouvelles héroïnes, comme Aya Nakamura qui abreuve ses auditeurs d’un lourd sabir déroulé sur une musique conventionnelle. Pour France Info, la native de Bamako « fait bouger la langue française » grâce à un savant mélange de dialecte africain et de langage urbain. Karim, un « jeune de Montreuil », explique que ce langage est maintenant celui de toutes les cités : « Elle parle comme nous… Pour nous, c’est ça la langue française. » Une linguiste des éditions Le Petit Robert est appelée en renfort pour valider l’importance du basculement : niant tout appauvrissement de l’expression,