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Mon projet pour Notre-Dame-des-Landes


Ça n’empêchera sûrement pas le premier ministre de dormir, mais moi aussi je suis peu à peu en train de basculer dans le camp des opposants à Notre-Dame-des-Landes auquel j’étais a priori méchamment favorable, par passion enfantine puis marxiste pour les grands travaux : vive le Viaduc de Millau, vive le Tunnel sous la Manche, vive la Tour Eiffel, vive la révolution industrielle permanente et basta !
Ce revirement n’est pas seulement dû à la tranche de rigolade que je me suis offert en découvrant sur le site du Parisien  la photo de manifestants rigolos – quoique plus ou moins mélenchonistes, semble-t-il- qui se promenaient en marinière dans le centre-ville d’Argenteuil (Bout du monde) en tenant une banderole où l’on pouvait lire « Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport dont tout le monde se fout ».
Bien que n’étant guère favorable au viol du secret de la correspondance, fut-elle téléphonique, cette fidèle retranscription d’une conversation autrefois privée entre le ministre du supposé redressement productif et le soi-disant chef du gouvernement m’a certes plié en quatre, mais pas suffisamment pour virer ma cuti.
Non, ce qui m’a fait changer d’avis, c’est l’inutilité, si j’ose dire, foncière du projet, alors que les possibilités existent pour créer une nouvelle piste sur l’aéroport existant de Nantes-Atlantique qu’on rebaptisera au passage de son sublime nom originel de Château Bougon.
N’allez pas vous méprendre, je ne m’offusque pas qu’on gaspille l’argent du contribuable, dont c’est la vocation. Je souhaiterais simplement gaspillage plus utile. Hélas, le milliard du projet NDDL ne suffirait pas à offrir du soleil aux Nantais, seule façon raisonnable de rendre leur contrée habitable voire visitable.
Non, la seule issue raisonnable au conflit, c’est de désespérer simultanément les technocrates d’Ayrault et leurs opposants chichonnés. On reprend la copie à zéro, et sur le site de Notre-Dame-des-Landes, on construit une centrale nucléaire.



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De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

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