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Antisémitisme, le poison nourri par la tête

De Gaza à Paris, l'antisionisme des élites alimente l'antisémitisme


Antisémitisme, le poison nourri par la tête
Un mur à Gaza city, mai 2018. SIPA. 00860040_000006

Ne sommes-nous pas amenés à considérer comme anti-juives les réactions du président de la République, de son gouvernement par la voix de son ministre des Affaires étrangères, de la quasi-unanimité des médias qui reprennent mimétiquement, mimétiquement, le narratif révisionniste des Palestiniens, tant sur l’histoire que sur les événements actuels, au mot à mot, comme le fait d’ailleurs régulièrement l’AFP, ainsi que les petites journalistes qui jouent aux grands reporters de guerre, bien protégées par Tsahal qu’elles contribuent pourtant à diaboliser ?

Quel État ne réagirait pas (il en a le devoir) face à une tentative explicite d’invasion de son territoire par des dizaines de milliers de terroristes planqués au sein d’une population civile forcée, achetée après l’avoir affamée, ou, dans le cas d’évitement, traitée comme des collaborateurs de l’ennemi sioniste, par le régime islamo-fasciste et terroriste du Hamas, de s’attaquer à la frontière ? Mais peut-être qu’en effet certains gouvernements européens ne réagiraient pas. Des femmes et des enfants sont mis en première ligne et utilisés comme boucliers humains. Est recherchée d’en faire des victimes, des « martyrs » sacrifiés à l’autel de la jouissance de la « foule arabe », et à celui de la culpabilité perverse de l’Europe.

Une « manifestation pacifique » où ça ?

Quel pays ne serait pas déterminé à défendre ses frontières, son territoire, ses citoyens, et n’utiliserait pas les forces à sa disposition pour y parvenir, face à une horde fanatisée, entretenue dans une haine qui semble constituer le seul fond commun à un existant collectif, investissant dans la destruction plutôt que dans la transmission, plutôt dans la mort que dans la vie ? Ces hordes, nommées pudiquement « manifestants pacifiques », ne jettent pas poétiquement des cerfs-volants romanesques au-dessus de la frontière mais des cerfs-volants qui s’enflamment pour produire des incendies sur des habitations et dans les champs de culture de l’autre côté de la frontière. Ils tentent, sous le slogan « la marche du retour », de pénétrer avec des armes, des explosifs, des couteaux, des haches, dans le but revendiqué haut et fort selon des ordres imposés, de « mourir avec les juifs qu’ils auront assassinés ».

A lire aussi: « Le mot ‘manifestation’ ne correspond pas du tout à ce qu’il se passe entre Israël et Gaza »

Serait-ce ainsi ce que les responsables politico-médiatiques en France décrivent complaisamment comme « une manifestation pacifique », alors même qu’il y a quelques jours encore ils s’émouvaient, à juste raison d’ailleurs, d’une attaque au couteau à Paris par une personne seule ? Alors, à propos de la fameuse accusation rituelle de « disproportion » adressée à l’encontre de l’Armée de Défense d’Israël, prendraient-ils conscience qu’une horde des dizaine de milliers d’agresseurs préparant le terrain à une armée de terroristes, cherchant à envahir le petit territoire de l’État juif pour perpétrer un massacre, correspondrait à des centaines de milliers de terroristes cherchant à envahir, entraînés et armés, le territoire français dans une véritable guerre d’extermination ? Montrer à l’envie un « jeune » palestinien tirant à la fronde ou lançant un cerf-volant, tentant d’inverser les rôles entre David et Goliath, entre Thierry La Fronde et un  pouvoir écrasant, injuste et meurtrier, ne change pas la réalité.

Coupables d’être

Nous avions cru ces derniers jours ouvrir une brèche dans le déni de l’antisémitisme et de ses sources actuelles. Mais nous pensions aussi que le déni, pathologique et idéologique, comme l’antisémitisme ont la capacité de s’adapter aux discours du moment et aux résistances à la réalité.

Bien sûr que derrière les réactions pavloviennes de l’Europe officielle et de certains États arabo-musulmans et occidentaux, il y va de l’insupportable représentation d’une souveraineté du peuple Juif, le jour du 70ème anniversaire de la renaissance de l’État des Juifs, sur sa terre, et de l’État d’Israël sur Jérusalem, le jour du 50ème anniversaire de sa réunification, du droit et de l’accès de tous à l’ensemble des lieux sacrés de toutes les religions, le jour de l’instauration à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, le président de ceux-ci tenant parole en mettant la loi, que ses institutions avaient votée, en acte ? Comme si l’Europe préférait retourner au temps où les chrétiens dépendaient du bon vouloir des autorités musulmanes pour visiter librement ces lieux et y prier, plutôt que de reconnaître l’histoire et la souveraineté d’Israël qui donne à tous une entière liberté religieuse ? La continuité de l’enseignement du mépris, de la théologie de la souillure et de la substitution est obstinée à faire de l’État d’Israël et des juifs en tant que peuple, des parias ! Quoiqu’ils fassent ou non, ils sont coupables, essentiellement, ils sont coupables du péché originel, ils l’incarnent.

De Munich à Gaza

Qui pourrait contester que cette haine d’Israël diffusée journellement au travers de ces images, de ces commentaires déformants, mensongers, de ces condamnations, totalement décontextualisés, alimente l’antisémitisme et valide les passages à l’acte meurtriers à l’encontre des Juifs, en particulier, mais des occidentaux en général, et de la République ? Quelle jouissance fanatique et aveugle lorsque se conjoignent la haine d’Israël et la haine de l’Amérique ? Quand l’ambivalence et la honte tentent de s’effacer par la liquidation de toute envie et de toute dette! C’est alors la destruction et l’auto-destruction.

Oui, nous avons à faire là à une France schizophrénique et antisémite dans ses couches qui se croient élitistes, détentrices de la morale et de l’intelligence… Une France qui pense qu’elle peut fouler aux pieds toute éthique de vérité, toute exigence intellectuelle, qui pense qu’elle ne se flétrira pas à force de mensonges, de lâcheté, de complicité avec ses véritables ennemis, qui croit qu’en les dénonçant de temps en temps, entre deux allégeances et soumissions, cela suffira pour se protéger et se regarder avec estime. Alors que nous revenons à Chamberlain et à Daladier – à Munich. Cela se passe pour l’Europe comme avec le traité avec l’Iran : « Oui l’Iran a triché, triché avec le deal, raison de plus de s’y accrocher », « oui le Hamas est une organisation terroriste, oui Mahmoud Abbas est un négationniste, un corrompu, raison de plus pour les soutenir ! »



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