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Où sont les femmes ?


Où sont les femmes ?
Homer Simpson.
Homer Simpson
Homer Simpson.

Nos relations téléphoniques avec les divers services nécessaires à la bonne marche de nos petites affaires quotidiennes – banque, impôts, prestataires de services divers et variés se sont peu à peu convertis à l’aiguillage automatique de nos demandes par des voix qui nous guident dans les méandres de leur organigramme.

Et que constate-t-on ? Les voix qui nous invitent à taper « un », « dièse » ou « étoile » pour parvenir à la personne compétente (ou qui se prétend telle) sont exclusivement féminines et, de plus, formatées pour n’avoir aucune aspérité susceptible d’accrocher nos fantasmes. Pas le moindre accent de terroir permettant de rêver à une piquante brunette méridionale, ni de fond de gorge rauque laissant imaginer ce à quoi la demoiselle du téléphone occupe ses loisirs en dehors du service.

[access capability= »lire_inedits »]Nous vivons dans une sorte d’aéroport extensible à l’infini, où le son d’une voix féminine désexualisée est censé calmer le stress engendré par l’anxiété générée par une confrontation avec une technologie qui nous dépasse.

Par exemple, lorsque je veux procéder à un transfert d’appel de mon téléphone fixe vers mon portable, voici ce qui se passe :

(Petite musique supposée relaxante) Elle : « Ici le 3000. Cet appel est gratuit. Que désirez-vous ? »

Cette sollicitation de mon désir me laisse perplexe, car tout est fait pour qu’il se limite à prononcer quelques phrases rituelles comprises par la machine qui parle, et qui a le culot de dire « je » quand elle vous fait savoir qu’elle a réalisé votre vœu.

Un jour, un plaisantin responsable des annonces sonores à la gare de Lyon a eu l’idée, validée par sa direction, de remplacer pendant quelques heures la voix formatée informant les voyageurs sur les numéros de quai et autres aléas de la vie ferroviaire par celle de Homer Simpson (version française). On sentit alors une onde jubilatoire se répandre dans la foule triste.[/access]

Septembre 2009 · N°15

Article extrait du Magazine Causeur



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