XV de France: plaquons les «spécialistes»


XV de France: plaquons les «spécialistes»

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Dire qu’il se trouve encore des personnes pour croire en cette équipe de France. N’accablons pas les joueurs du XV de France, laissons Philippe Saint André tranquille. De toute façon, la messe est dite. Depuis quinze ans. Seize pour être exact, depuis que Laporte a pris les clefs de l’équipe de France. Ayant changé les serrures, il est parti avec et nous voilà englué dans un système de jeu minable. Il n’y a pas d’autre mot.

Dimanche, lors du match Irlande-France, nous avons assisté à une débauche d’énergie comparable à celle du hamster qui tourne désespérément dans sa roue. Nous avons été partie prenante de l’amnésie d’un poisson rouge faisant le tour de son bocal. Car l’équipe de France n’a aucune mémoire, les supporters non plus, pas plus que les journalistes, censés être les porteurs d’une mémoire collective. Mais comment faire progresser un pays quand « les spécialistes », ne voient rien, ne panent rien, ne retiennent rien. Que faire quand le chauvinisme rend fou même le plus cravaté des gominé de plateaux ? « Le patriotisme fait décidément beaucoup d’imbéciles », écrivait dans son journal Paul Léautaud. Comment, au regard de ce qui nous est présenté depuis des semaines et le lancement de la Coupe du monde de rugby, démentir cette saillie ? Ne plus supporter l’équipe depuis des années de France fait donc de nous des citoyens indignes ? Du blabla que tout ça.

Qu’est-ce que c’est que cette manie de se réjouir que Sexton sorte, et de chouiner après le très vilain coup de O’Brien (magnifique hier soir) ? Pendant tout le match, le chauve et son voisin nous ont fatigués à nous faire croire en quelque chose qui ne se passerait jamais. Il fallait pourtant vraiment être à côté de la plaque pour penser encore à la 34e minute que le match pourrait être gagné. Et puis à la 78e, comme le politique qu’il a toujours été, Laporte, s’est mis à casser du sucre sur le dos des joueurs et des entraineurs. La messe était dite, les moutons égorgés et lui, cet arriviste, préparait le barbecue en bavassant sur le fait que nous étions en dessous de tout.

Les Français ont l’équipe qu’ils méritent : indigente, bête et attendue. Sur le terrain, les joueurs ne fichent rien d’intelligent. En dehors, on leur pose des questions parfaitement idiotes. Devant le poste, nous sommes des veaux. Tout, dans cette France rugbystique est indigne. Ce début de coupe du monde aura été insupportable de bêtise, d’écharpes aux vents et de commentaires odieux. On a chanté la défaite anglaise comme des malpropres, des jaloux, des incultes incapables de comprendre que leur défaite était aussi la nôtre : celle du Nord contre les nations du Sud. On s’est gaussé sur nos écrans de lire que Bastareaud n’était « pas triste » pour les Anglais, on en a rajouté sur la perfide Albion qui mérite dix fois plus que nous une place en quart. Nous sommes les dindons d’une farce que nous nous préparons nous-mêmes depuis des lustres et ça ne nous fait même pas réagir.

Attendu que nous ne pouvons rien faire pour changer la prédisposition de coffre à ballon dont souffrent nos deux centres (pour ne citer qu’eux) essayons de peser là où nous le pouvons : sur les médias. Changeons de chaines, ne lisons plus les médias français, concentrons-nous sur un blog : le-pilier.blogspot.fr, ne perdons pas de temps à regarder débattre des spécialistes qui ne l’ont jamais été ! En Angleterre, ils ont Wilko et Woodward, en Irlande BOD, En NZ Justin Marshall. Nous, nous avons Chabal.

Français, faisons de notre pays une grande nation de rugby : coupons nos écrans et n’achetons plus leurs misérables torchons dans lesquels on ne trouve que l’air vicié des «décryptages» et des analyses déjà tenues mille fois. Pour changer, il faut qu’ils partent. Les entraineurs bien sûrs, les joueurs ensuite, mais surtout, surtout, les journalistes. Bon vent !

 

*Photo : Sipa. Numéro de reportage : AP21806233_000131.



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