Séparatisme ? Communautarisme ? Clientélisme électoral ? La ville d’Ali Rabeh est devenue un étendard de la cause palestinienne en Île-de-France, nous apprend Le Parisien[1].
En avril 2002, voilà donc vingt-trois ans, le journal Le Monde publiait les conclusions de l’enquête qu’il venait de mener à Trappes (Yvelines). « Le conflit du Proche Orient, y lisait-on, a fait apparaître une forte hostilité envers les juifs parmi les jeunes des banlieues françaises issus de l’immigration. Dans le quartier HLM de Trappes (…) notre enquête montre qu’un antisémitisme au quotidien imprègne les conversations et les échanges sur les sites internet. « Les jeunes autour de moi, obligé, ils disent « à mort les juifs », explique Farid (22 ans à l’époque de l’enquête). « Depuis que je suis petite, on me dit que les juifs sont dangereux, ajoute une mère algérienne. Je ne les connais pas et je ne veux pas les connaître. »
Le « Trapistan » était déjà documenté dans la presse de gauche… il y a deux décennies
Vingt-trois ans plus tard, les mêmes causes produisant les mêmes effets – ou pour dire plus nettement les choses, les mêmes bonnes excuses encourageant les mêmes infâmes manipulations – le conflit du Proche-Orient, dans ses développements récents, vient à pic exacerber cette même passion triste, la haine du juif, dans cette ville d’une trentaine de mille d’habitants, située à trente kilomètres de Paris et à un jet de pierre de Versailles. Le repli communautaire y serait l’un des plus affirmés de France, ce qui vaut à cette cité de se voir qualifiée de Molenbeek française ou encore d’être surnommée Trapistan.
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Le professeur de philosophie, Didier Lemaire, qui y enseignait, se trouvait donc aux premières loges pour observer les dégâts conjoints du communautarisme et de l’entrisme islamiste au sein de notre société. Il a eu le courage de sonner l’alerte. Vox clamantis in deserto. On ne l’entendit pas. Ou plus exactement on ne voulut pas l’entendre.
Le Parisien (2025) : « Ici, la guerre à Gaza est partout »
Or, c’est bien évidemment dans le droit fil du constat établi par Le Monde voilà vingt-trois ans que s’inscrit aujourd’hui le soutien à grand bruit de l’actuel maire de ville, Ali Rabeh, à la cause palestinienne. Une banderole XXL à ses couleurs barre la façade de la mairie, bien visible depuis l’autoroute A10 qui passe par là. Les déclarations enflammées s’enchaînent, et – apothéose ! – le vendredi de l’autre semaine, l’organisation d’une grande « Soirée pour la Paix » en présence de Mme Hala Abou Kassia, la cheffe de la mission Palestine en France, accueillie très solennellement et très chaleureusement par le maire en personne, bien entendu.
Cet évènement, cette manifestation n’est en fait que le prolongement logique de l’état des lieux établi par les journalistes du Monde voilà environ un quart de siècle. À ceci près que la situation de l’époque n’a fait que s’envenimer, croître et embellir en quelque sorte, et donc l’antisémitisme d’hier se renforcer, s’exalter.
Nul besoin d’être grand clerc pour deviner de quel genre de paix il s’agissait de souhaiter et promouvoir l’avènement lors de cette rencontre quasi au sommet. La paix telle qu’elle se trouve non pas seulement symbolisée, mais bel et bien matérialisée sur les affiches des conférences et manifestations de LFI ou figure, dans le coin en bas à droite, un schéma de cette région proche orientale dont l’État d’Israël est purement et simplement éliminé, et donc ses populations probablement exterminées. Intention d’ailleurs très clairement exposée et affirmée lors du progrom du 7-Octobre 2023.
Redisons-le : les gesticulations pro-palestiniennes sont, à Trappes en particulier, le prolongement absolument logique de l’antisémitisme « au quotidien » que constatait Le Monde voilà environ un quart de siècle. Une continuité historique que, pour le coup, on se gardera d’encenser. Mais dont la célébration avec tapage n’est évidemment pas – à moins d’un an des municipales – aussi vierge de bas calculs politicards et électoraux que M. Ali Rabeh se plaît à le prétendre.
[1] https://www.leparisien.fr/yvelines-78/soiree-pour-la-paix-jumelage-proces-en-communautarisme-a-trappes-la-guerre-a-gaza-est-partout-18-05-2025-MAKSNKP5PREHPCKQWJ4GUMDU3M.php





