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Moi, Sofiane, «rebeu distingué» assumé

Une tribune libre de Sofiane Dahmani, 20 ans, étudiant


Moi, Sofiane, «rebeu distingué» assumé
Sofiane Dahmani. DR.

Pour une certaine jeunesse, sur le réseau social TikTok, se cultiver, bien parler, bien se comporter en société ou adopter les bonnes manières, ce serait un truc de « blancs ».


« Rebeu distingué », vous avez sûrement vu, vous ou vos enfants, cette tendance sur les réseaux sociaux.
Dans un monde où les étiquettes sont jetées comme autant de dards, le terme « Rebeu distingué » s’élève, sordide dans son usage, porté par les vents tumultueux des réseaux sociaux, principalement TikTok.
C’est une épine blessante, plantée parfois par ceux qui partagent nos origines, pour nous rappeler notre appartenance. On accable souvent les Français de « souche » pour leur discrimination, mais les flèches viennent parfois de ceux qui partagent notre héritage, nous reprochant nos comportements qu’ils jugent assimilés à ceux des « Blancs ». Ils nous accablent de l’épithète « gawri« , insulte raciste, comme si notre identité française et nos origines nous imposaient un mode de vie, un code de conduite.
Et que dire de ceux qui nous traitent de « harki » comme si c’était une insulte ? Comme si le simple fait de s’assimiler était une trahison, une marque à effacer. Ils semblent incapables d’accepter notre civisme, comme si nous étions condamnés à renier la République, à insulter notre drapeau. Oui, ce même drapeau que l’imam Mahjoub Mahjoubi a blasphémé, le traitant de « drapeau satanique ».
Cette haine envers la France me dépasse. M. Mahjoubi n’est pas le seul à l’exprimer, et TikTok est un miroir déformant de cette animosité. J’y ai vu des jeunes glorifiant le terrorisme, sous des vidéos anodines. Des « nasheeds », hymnes de l’État islamique, y résonnent à des fins de propagande. Notre jeunesse court un danger imminent, comme en témoigne l’atroce meurtre de Samuel Paty, le 16 octobre 2020. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment un jeune peut-il commettre un tel acte ?
Je me souviens aussi des émeutes après la mort de Nahel. Interrogés, ces jeunes crachent leur haine pour ce pays. Leur regard me défie, comme si j’avais manqué à leur appel à la violence, à la vengeance du passé colonial. Comme si la France leur devait une dette. Mais moi, je refuse. Je refuse de cracher sur le drapeau tricolore qui m’a nourri, de défier ceux qui nous protègent, de voir nos quartiers sombrer dans le communautarisme et le racisme anti-blanc. Je refuse la violence gratuite, les insultes contre la France. Je refuse d’être complice d’une propagande anti-française. Car j’aime ce pays, et je ne veux pas le voir disparaître. Je sais que je ne suis pas seul, mais nous devons être plus nombreux à le clamer haut et fort. Oui, je suis peut-être un « rebeu distingué », et je ne crache pas dans la soupe.



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