Nucléaire iranien: the game is over


(Avec AFP) – La bataille a beau être perdue d’avance pour les Républicains, les adversaires de Barack Obama ont engagé au Congrès américain leur ultime assaut contre l’accord sur le nucléaire iranien, qui restera comme la grande réalisation du président démocrate. « L’Iran émergera plus fort de cet accord sur chaque aspect de sa puissance nationale, et mieux positionné pour étendre sa sphère d’influence », craint Mitch McConnell, le chef des républicains du Sénat.

Tout en mesure, Dick Cheney, ancien vice-président de George W. Bush et l’un des artisans de l’invasion américaine en Irak en 2003, a prétendu que l’accord faciliterait la fabrication d’une bombe nucléaire iranienne, permettant aux Iraniens de tuer autant de juifs en « un jour » que les nazis l’avaient fait en sept ans. Avec un aussi bon bilan diplomatique à son actif, Cheney peut faire valoir ses talents prophétiques : l’Irak et l’Afghanistan pacifiés sous l’ère Bush, son successeur se devait de régler la question iranienne. C’est chose faite depuis l’accord de Vienne, sans qu’un seul F-16 ou B-52 n’ait été mobilisé.

Après un été de lobbying intensif par l’exécutif, Barack Obama peut se prévaloir d’avoir fait quasiment le plein au sein de son camp démocrate: seules quatre défections sur 46 membres du groupe sont à déplorer au Sénat. À la Chambre des Représentants, 17 des 188 démocrates sont contre à ce jour, selon le journal The Hill. Paradoxalement, alors que Donald Trump approuve le compromis historique avec Téhéran, Hillary Clinton et son entourage de faucons libéraux critiquent en sous-main la mansuétude d’Obama, laissant présager une campagne présidentielle à front renversé.

L’accord sera probablement ratifié par les Etats-Unis sans que le président ne doive opposer son veto à un vote hostile du Congrès. Comme pour conforter ses meilleurs ennemis, le Guide iranien Ali Khamenei a aujourd’hui réaffirmé que Washington restait le « Grand satan » et qu’aucune autre négociation ne serait engagée avec l’Oncle Sam sur des dossiers aussi épineux que le Yémen ou la Syrie. Ouf, Cheney va (presque) dormir tranquille !



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