Accueil Brèves Ni pantins, ni bambins ?

Ni pantins, ni bambins ?


À chaque fois, c’est le même scénario. Dès que lycéens et étudiants manifestent dans la rue, on en conclut à la politisation de la jeunesse et on invoque l’incontournable référence à mai 68, le modèle indépassable de toute révolte.
Il suffit que les jeunes scandent mécaniquement « Ni bambins, ni pantins ! » ou « Sarko t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ! » pour que les éditorialistes nous assènent que la jeunesse s’est politisée.

Donc un jeune mobilisé est un jeune politisé. Quel extraordinaire raccourci ! Le critère ultime pour juger de la politisation de la jeunesse résiderait plus dans la forme contestatrice que prend la mobilisation que dans l’esprit qui l’anime. La politisation se réduirait à une expression négative dépourvue de contenu. Être politisé correspondrait finalement à être contre sans la possibilité d’être pour autre chose.

Aucun projet alternatif, aucune solution positive. Mais si les jeunes, pour changer un peu, manifestaient pour faire entendre une proposition novatrice au contenu positif qui viserait à améliorer la situation actuelle plutôt que de la maintenir dans un statu quo mortifère, vanterait-on leur sens du devoir citoyen ? Pourtant, ce serait dommage de ne pas le faire.

Une manif pour et non plus systématiquement contre, voilà qui serait éminemment politique et qui serait un véritable événement. Mais ça, même les adultes en semblent incapables…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Angela pas angélique
Article suivant Marcel Lapierre, mort d’un vigneron français

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération