Laurent Ruquier, Nadine Morano et le restaurant italien


Autant l’avouer tout de suite : j’ignore tout de la belle carrière politique de Madame Nadine Morano qu’elle s’est chargée de nous rappeler avec l’insistance d’un jeune en quête d’un premier emploi. J’ai cru comprendre qu’elle aspirait à devenir Présidente de la République et qu’elle était à la fois plus raisonnable et plus généreuse qu’il n’y parait. Dont acte. J’ai cru comprendre également qu’elle avait prévu depuis des années de dîner dans un restaurant italien avec Laurent Ruquier, modérément enchanté à cette perspective. Cette invitation à « On n’est pas couché » était un premier pas avant les penne al arrabiata.

À mon avis, et je le regrette infiniment pour Madame Nadine Morano, il lui faudra encore attendre quelques années avant de se retrouver en tête à tête avec Laurent Ruquier. Il n’a pas apprécié qu’elle attaque son ami Guy Bedos devant un tribunal pour l’avoir traitée de connasse. Ruquier trouve que c’est plutôt affectueux et qu’il faut tout passer au petit Guy.

Allez ! On se fait la bise et on va tous les trois manger des pâtes. Il est comme ça Ruquier : fidèle à ses amis et pas susceptible pour un sou. En revanche, quand Madame Nadine Morano a clairement exprimé qu’elle voulait une France « de race blanche, de culture judéo-chrétienne » et sans trop de mosquées, on a perçu que ça non, il ne pouvait pas le laisser dire sur son plateau. Yann Moix, mais oui le mec qui a succédé à Aymeric Caron,  en perdait la voix et la tête : utiliser le mot « race » serait une ignominie que même Marine Le Pen ne se permettrait pas. Quant à l’envahissement ou l’invasion de la France par des arabo-musulmans,  vilipendée à tort ou à raison par Madame Nadine Morano, ni Laurent Ruquier, ni Yann Moix, ni Léa Salamé ne semblaient y voir le moindre inconvénient. Bref, on leur servait du lepénisme à l’ancienne, un peu moisi de surcroît, et ils peinaient à l’avaler. C’est tout juste s’ils n’avaient pas envie d’appeler Marine Le Pen à la rescousse.

Madame Nadine Morano a tenté de les rassurer in fine en faisant valoir qu’elle est une fervente européenne, favorable au maintien de l’euro et d’une économie libérale, contrairement à l’autre blonde. Mais il était déjà trop tard : le dîner avec Laurent Ruquier est sérieusement compromis. En revanche, Marine Le Pen devrait l’inviter pour lui exprimer sa gratitude dans un restaurant français si possible.



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