La génération Gaza


Le Monde du week-end (27 et 28 juillet) titre à la une « La génération #Gaza se mobilise ». Pour illustration : le profil d’une jolie fille utilisant sa joue comme porte-étendard et que l’on devine entièrement drapée des couleurs palestiniennes. Décorum mis à part, qui ne serait tenté de rejoindre la belle enfant sous le soleil des vacances estivales ?

« Il y a photo », pourrait-on dire , car on n’a pas choisi une beauté brune, la tête couverte d’un beau voile vert, par exemple. Non, le profil de la blonde demoiselle aurait fait pâlir d’envie les candidates au Lebernsborn des plus sombres jours de l’Europe. Et pour l’ignorant que je suis, l’article se pare d’un titre qui utilise le hashtag bien connu des réseaux sociaux pour marquer le contenu d’une entrée, ici, celle de Gaza.

Du charme d’une nouvelle mode, dont les vêtures sont détaillées de façon gourmande, on passe donc à son vecteur privilégié, les réseaux sociaux, ventre aujourd’hui du meilleur comme du pire, mais ventre, oui, toujours fécond, et pour plus d’un, de la toujours renaissante bête immonde. Mais on y passe en douce dans ce sinistre Léviathan, à petits pas d’ignorance, comme le décrit l’article en page 6 du Monde consacré à la génération #Gaza. Car elle rapporte, cette génération, elle fait marcher le business : on vend du keffieh et des drapeaux à tire-larigot (made in China, déjà !) pour ces nouveaux « enfants de Gaza » qui se proclament tels sans bien savoir à quelle sauce ils seraient mangés par le Hamas dont ils semblent tout ignorer.

Qu’est-ce qu’être un enfant à Gaza depuis que le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2006, après l’évacuation du territoire par les Israéliens en 2005, puis après s’être débarrassé de ses frères du Fatah en massacrant environ 600 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne dans d’atroces conditions ?

Qu’est-ce que d’avoir été embrigadé dès le plus jeune âge dans des semblants de préparation militaire avec pour modèle glorieux les « martyrs » se faisant exploser en Israël ?

Qu’est-ce qu’être l’un de ces quelque 120 enfants morts à creuser les tunnels dont la menace a déclenché l’opération Bordure protectrice, Rocher inébranlable ?

Alors, braves jeunes gens , le cœur sur la main vous vous réclamez d’être ces enfants du Hamas ? Ça fait mode, peut-être ? Et pour les plus débiles d’entre vous, par empathie pour les enfants tués aujourd’hui parce que mêlés aux miliciens du Hamas — malgré les avertissements de Tsahal avant l’attaque, tracts, coups de téléphone, etc­— vous vous préparez à chanter « nous sommes tous des Merah », comme on l’entendit au cours d’une manifestation lyonnaise. La génération #Merah, chic et choc n’est-ce pas !

Mais non, je pousse trop loin le bouchon, vous ne voulez que la paix avec juste un peu de mort à Israël pour faire le poids. Et l’ultra gauche, qui entraîne ces jeunes, ignore tout de la Charte du Hamas, bien sûr. Pourtant si la charia, socle de cette Charte avec la destruction d’Israël, lui était appliquée, elle ne lui laisserait guère à espérer de l’existence.

Est-il utile de mentionner l’alliance objective de cette ultra gauche avec l’ultra droite de Soral et les prêcheurs islamistes, jusqu’au PSG où le Qatar rit de se voir si beau en ce miroir ?

Drôle de jeu. C’est porteur, le Hamas… vu de loin. On en ferait un fromage de Hollande cuit à point.



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Marc Nacht est psychanalyste et écrivain

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