«Le FN ne reviendra pas sur la loi Veil»


«Le FN ne reviendra pas sur la loi Veil»
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Sophie Montel. Sipa. Numéro de reportage : 00738688_000013.

Sophie Montel est députée européenne et conseillère régionale Bourgogne-Franche Comté FN.

Daoud Boughezala : Dans votre discours du 1er mai, vous avez déclaré que « le Front national défend(ait) le droit de la femme à disposer de son corps ». C’est une petite révolution…
Sophie Montel : Adhérente du Front national depuis 1987, si j’étais tombée sur un parti vraiment machiste qui met la femme plus bas que terre, je ne serais pas restée une seconde. Mais lors des élections régionales ou de la dernière législative partielle, des associations féministes de gauche ou encore nos adversaires de LR/UDI se sont mobilisés pour nous calomnier en prétendant que le FN voulait cantonner la femme à son seul rôle de mère ou d’épouse et supprimerait la pilule.
Le 1er mai, j’ai donc prononcé un discours sur le thème des droits et libertés de la femme pour rappeler certaines vérités et expliquer la position du FN sur la contraception et sur l’IVG, position qui n’est autre que celle qu’a répétée Marine Le Pen sur tous les plateaux télévisés. Il n’y a rien de neuf sous le soleil : pour le FN, il n’est pas question de revenir sur la pilule telle que la propose la loi Neuwirth de 1967, ni bien évidemment sur la loi Veil. Cela ne signifie pas pour autant que nous voulons promouvoir l’avortement. Simplement, le droit à l’IVG et à la pilule sont des acquis que les femmes ont obtenus au même titre que le droit de vote. J’ai aussi parlé de la femme qui est réduite à moins que rien par l’islamisme.

Si je comprends bien, tout en défendant le droit à l’IVG, vous critiquez ce que Marine et Marion Le Pen appellent « l’avortement de confort »
Je n’ai jamais entendu Marine et Marion Le Pen parler d’« avortement de confort », si ce n’est pour faire référence à un article de presse. Sincèrement, je ne sais pas ce qu’est un « avortement de confort ». Avorter est un acte grave, mûrement réfléchi, qui se fait de manière assez encadrée avec un délai de réflexion, en deçà d’un certain temps de grossesse, etc. Je ne pense pas que beaucoup de femmes se fassent avorter la fleur au fusil !

Souhaiteriez-vous néanmoins dérembourser le troisième ou le quatrième avortement successif pour ne pas banaliser l’IVG ?
Il doit s’agir de cas marginaux, car je ne vois pas comment l’organisme d’une femme pourrait réagir en subissant trois ou quatre avortements à la suite. Si de telles pratiques ont lieu, il revient au corps médical de prendre en charge les femmes concernées. Il faudrait les inciter à prendre un moyen de contraception régulier (pilule, stérilet) pour éviter d’en arriver à de telles extrémités.

C’est notamment la mission du planning familial, que Marion Le Pen a récemment pris pour cible. Approuvez-vous ses critiques ?
Pendant les élections régionales, Marion Le Pen a attaqué les associations militantes qui étaient derrière le planning familial. Mais Marine Le Pen a alors précisé que nous ne demandions pas la suppression des subventions au planning familial. Nous sommes au XXIe siècle, ce n’est pas chez nous que vous entendrez une remise en cause du droit à l’avortement et à la contraception !

Si le FN parvenait à conquérir le pouvoir, qu’adviendrait-il du « mariage pour tous » ?
Marine Le Pen et Florian Philippot ont été très clairs : s’il arrive au pouvoir, le FN remplacera la loi Taubira par un PACS amélioré mais les gens mariés ne seront pas démariés.

Avez-vous définitivement tourné la page avec le FN de Jean-Marie Le Pen qui vous avait contraint d’assumer ses propos contestés sur « l’inégalité des races » ?
Le Front national a énormément évolué. Depuis 2005, Marine Le Pen a eu la volonté de moderniser le parti et de mettre en avant notre programme économique et social pour bien démontrer que nous sommes devenus un parti de gouvernement. Nous n’avons pas vocation à rester dans l’opposition et à grogner, grommeler et contester en permanence. Du temps de Jean-Marie Le Pen, par loyauté, j’estimais qu’il fallait défendre le chef. On était très identifié aux questions d’immigration, mais on n’avait pas assez mis l’accent sur l’économie. Or, ce qui intéresse les Français aujourd’hui, c’est en premier lieu les problèmes de chômage, d’école ou de santé pas seulement l’insécurité et la submersion migratoire. Quand ils se lèvent le matin, nos compatriotes se demandent s’ils vont pouvoir conserver leur travail ou en trouver un. Le Front national de Marine Le Pen répond à leurs préoccupations en défendant un Etat stratège qui protège.



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