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Festival de Cannes, 2035


Festival de Cannes, 2035
En 2035, il y aura toujours des starlettes. Photo Flickr / Luciano Consolini.
En 2035, il y aura toujours des starlettes. Photo Flickr / Luciano Consolini.
En 2035, il y aura toujours des starlettes. Photo Flickr / Luciano Consolini.

La Palme d’or : Autant en emporte le Klan de Jim Schwarzenegger.

Cette palme d’or est largement méritée. Pour sa première réalisation, le petit-fils de l’acteur et ancien gouverneur de Californie a réussi une de ces fresques dont le Hollywood de la République Bolivarienne de Californie semblait avoir perdu le secret. La reconstitution historique des années 2014-2018, qui virent l’assassinat du président Obama lors de son second mandat, et des guerres ethniques qui s’ensuivirent est parfaite. La ruine des USA, la sécession de nombreux Etats et l’édification d’une Californie socialiste sont parfois représentées d’une manière un peu édifiante mais le souffle épique est ici incontestable. La scène de l’assaut de la Maison Blanche par les troupes du Klan et les milices survivalistes du Montana ainsi que la résistance désespérée des agents du Secret Service et des volontaires vénézuéliens est un hommage explicite à la Horde Sauvage du grand Sam Peckinpah.

Le Grand Prix du Festival : L’amour à Naplouse de Marwan Gitaï

Le film sans doute le plus charmant de la sélection a reçu une distinction qui a fait l’unanimité. Cette chronique familiale, drôle et sensible, prouve la vitalité du cinéma de la Confédération israélo-palestinienne. Quand trois générations se retrouvent pour un mariage entre le jeune Yitzhak, jeune ministre prometteur aux Affaires Sociales, et la belle Leïla, professeur de physique atomique à l’université de Jéricho, le cinéaste Marwan Gitaï, déjà Lion d’argent à Venise il y a deux ans pour son film historique, 2024, année zéro, racontant les début de la Confédération, le montre aussi à l’aise dans le registre intimiste que dans le registre épique. Marwan Gitaï, menacé de mort par les irrédentistes du Hamas et de la fraction armée Meir Kahane (ex-Hazit) est néanmoins venu recevoir lui-même son prix, en ne s’annonçant qu’à la dernière minute.

Le prix d’interprétation masculine : Mélenchon for president

Se confronter à un rôle aussi difficile que celui de Jean-Luc Mélenchon pour le biopic Le président était un véritable défit pour Gaspard Juin, encore largement méconnu du grand public. Il n’est néanmoins parfaitement crédible. Dans sa réaction à sa victoire surprise de 2012 face à Xavier Bertrand ou à sa réélection en 2019 face à Marine Le Pen, Gaspard Juin rend palpable les doutes mais aussi les convictions de l’homme qui assura la transition douce vers le socialisme, dut faire face à la lutte à mort déclenchée par le Medef avant le suicide collectif de ses dirigeants et l’attentat du 12 septembre 2013 sur la Tour Montparnasse. Il reste crédible même dans des scènes critiquées du film, comme l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn pour haute trahison à laquelle tous les historiens s’accordent à penser que le président Mélenchon ne prit pas part personnellement.

Le prix d’interprétation féminine : Chavez in memoriam

On dit que les peuples heureux n’ont pas d’histoire. Cela ne les empêche pas d’avoir un bon cinéma. Miss Univers 2034, la vénézuélienne Kristina Delrio, incarne à merveille le rôle principal du film Danse avec Hugo. Quand on est parfaitement heureux dans un pays qui entre dans son demi-siècle d’épanouissement social et que la figure du vieux leader Chavez vient de disparaître, quel idéal, quelle nouvelle frontière pour une jeunesse privée de destin ? Kristina Delrio rend parfaitement, dans ce film tourné caméra à l’épaule en temps réel, le temps d’une après-midi d’été à Caracas, une certaine mélancolie hégélienne, celle du dimanche de la vie.

Prix du meilleur court-métrage : Ma vie mon œuvre par Jean Sarkozy.

Film haïku, conceptuel, il dure moins de cinquante secondes. Un superbe exploit formel.



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