Espagne : un bébé fait le printemps


Espagne : un bébé fait le printemps

Depuis le début de l’année 2015, les chiffres nous annoncent une sortie de crise pour l’Espagne. C’est d’abord la croissance du PIB qu’on a annoncée en hausse de 0.9% au premier trimestre 2015. C’est ensuite le taux de chômage qui diminue mois après mois. Aujourd’hui, un nouveau chiffre, publié par l’Institut National de Statistiques (INE), laisse apparaître une autre dimension du changement, un  nouveau motif de satisfaction pour les Espagnols : après six années de chute libre, le taux de natalité a connu une légère augmentation en 2014.

Depuis 2008, la baisse du taux de natalité était l’un des plus forts marqueurs de la récession économique et sociale que vivait l’Espagne. Entre le début de la crise et 2013, le nombre de naissances a ainsi baissé de 520 000 à 425 715, une chute de 18%.

L’INE annonce aujourd’hui que 588 naissances supplémentaires ont été enregistrées en 2014, une augmentation de +0,1% par rapport à 2013. Et ce, malgré le fléchissement du nombre de femmes en âge de procréer (10,98 millions en 2014 contre 11,20 en 2013) et la baisse de la proportion d’enfants nés de femmes étrangères (17,8% contre 18,6 en 2013). Or, depuis 2002, c’étaient les femmes étrangères qui soutenaient la natalité espagnole. Le nombre d’enfants nés des mères non espagnoles était passé de 12,2% en 2002 à 18,6% en 2013.

Les progrès réels du taux de fécondité (de 1,27 à 1,32 enfant par femme), laissent présager de la durabilité de l’augmentation des naissances. Si la décrue – encore légère – du chômage et le retour de la croissance ne disent pas grand-chose de l’état d’esprit des Espagnols, la hausse de la natalité éclaire en revanche le ressenti de la population. Cette évolution démographique pourrait signifier que les bons résultats économiques ont amélioré le moral des ménages. Il est difficile d’en dire plus, faute de données plus précises par région et catégories socio-économiques. Faut-il en créditer le Premier ministre Rajoy pour avoir tenu bon face à ses opposants ou bien Podemos qui donne enfin de l’espoir  à un peuple en crise ?

Que ce soit pour des raisons économiques, politiques ou tout simplement mécaniques, une chose est sûre : nos voisins ibériques affichent une certaine confiance dans l’avenir. Sans pour autant être exagérément optimistes : de l’autre côté de la Bidassoa, on n’est pas du genre à construire des châteaux… en Espagne.

*Photo : wikicommons.



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