Le parlement grec vient de faire adopter un budget d’austérité pour l’année 2011. Etonnant, non ? Nous étions persuadés au contraire que le pays allait vivre une période d’expansion sans précédent, pleine, comme disait François, «de jeux et de ris» Que ce serait à nouveau le temps des grandes hécatombes homériques et que les libations auraient lieu alors que coule sur le feu la graisse des taureaux sacrifiés. Mais non, la viande à tous les repas, ce sera pour une autre fois. Le budget voté par 156 voix sur 300 (on dirait que ça se resserre) n’empêche pas une situation pré-insurrectionnelle, avec des grèves générales qui succèdent aux grèves générales. Le gouvernement envisage (nous rappelons que nous sommes dans la Grèce de 2010, pas celle de 1967) clairement le « recours à la force » tandis que chez les économistes eux-mêmes, les saignées budgétaires ne font plus l’unanimité.
Certains craignent, comme ils disent, une nouvelle « contraction » de l’économie grecque qui aura donc de moins en moins les moyens de rembourser. En maïeuticiens aguerris, une contraction, nous, ça nous fait plutôt penser à l’accouchement. Les Grecs hésitent sur le prénom du bébé à venir : si c’est un garçon, ils prendront sans doute « Bras d’honneur ». Si c’est une fille, ils pencheront probablement pour « Révolution ». Revolution Grecque, ça sonne bien et puis ça ne serait pas la première dans la famille à s’appeler comme ça…
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