Adhérez au PS, c’est pas cher!


Jean-Christophe Cambadélis a l’étoffe d’un futur grand homme d’État. Tout chef d’État qui se respecte se doit d’avoir pour son pays une belle vision d’avenir. Cambadélis n’étant que chef de parti, c’est pour son parti qu’il voit grand. A Poitiers il a annoncé que le PS se fixait comme cap 500 000 adhérents ! Son parti n’en comptant actuellement que 131 000, c’est dire si Cambadélis est un visionnaire. Mais un chef, un vrai, doit voir plus loin que l’horizon.

À Poitiers, les militants, estomaqués par cette annonce, étaient partagés. “Il est tombé sur la tête” ricanaient certains. “Déjà qu’on a du mal à retenir ceux qui partent…” se lamentaient d’autres. Entre abattement et fous rires, la salle hésitait. Mais un leader courageux n’a pas à tenir compte des pleutreries de ses troupes déclinistes.

Parmi les moyens prévus pour parvenir au chiffre de 500 000, il a été envisagé de multiplier le porte-à-porte. Face à une protestation quasi-unanime – “mais on se fait jeter à chaque fois !” – l’idée a été abandonnée. On s’est rabattu sur une autre qui n’exige pas des militants un effort au-delà de leurs forces : la baisse des cotisations.

Or, le PS (avis aux amateurs) est déjà le parti le moins cher de France : 20 euros pour une première adhésion.  Il se peut toute fois, ceci expliquant cela, que les produits qu’il propose soient de moins bonne qualité que ceux de ses concurrents. Reste que le PS, qui l’est déjà un peu, va devenir un parti totalement low cost. Une première novatrice sur le marché de l’offre politique.

Renseignements pris, il en compte 25 euros pour adhérer aux Républicains. Au FN, les prix sont scandaleusement élevés pour un mouvement qui se dit proche du peuple : 50 euros (avec néanmoins une réduction pour les revenus les plus modestes). Chez les Verts, on ne sait pas et on ne cherche pas vraiment à le savoir. Car nous avons appris que pour postuler, il fallait d’abord souffler dans un machin mesurant le taux de CO2 que vous dégagez. Et comme je suis fumeur…

Donc restons au PS qui est en bonne place pour gagner la guerre des bas coûts. On dit qu’il a déjà préempté deux slogans qui ont fait leurs preuves. “Le PS écrase les prix”. Et aussi : “Si vous trouvez moins cher que chez nous, on vous rembourse la différence.” Les mauvaises langues, difficile de les faire taire, prétendent que le Parti socialiste va vendre des produits frappés par la date de péremption. Puis – il faut ce qu’il faut – on les distribuera gratuitement. Et enfin, au bout de ce calvaire, le PS payera pour qu’on y adhère. Étant vénal, et de par mes origines avide d’argent, je suis preneur. Mais je suis très, très cher…



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est journaliste et essayiste

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