Accueil Politique Une seule solution, la dissolution !

Une seule solution, la dissolution !


Une seule solution, la dissolution !
Régionales : faut-il dissoudre l'assemblée nationale ?
Régionales : faut-il dissoudre l'assemblée nationale ?
Régionales : faut-il dissoudre l'assemblée nationale ?

Dès 18 heures, dimanche, nos chers voisins francophones nous laissaient entrevoir la branlée historique subie par l’UMP lors de ce premier tour des régionales. PS et UMP au coude à coude autour de 30 %, écolos à 11-13 %, FN à 9-10 %, extrême gauche à 9-9,5 % et Modem à 4,5 %.

Cela peut certes évoluer au fil de la soirée, mais il est rare qu’une tendance qui se dégage des sondages « sortie des urnes » se renverse notablement avec l’arrivée progressive des résultats.

Un chiffre pourtant sera décisif : si le PS seul parvient, à l’échelle de la métropole, à dépasser, ne serait-ce que d’une seule voix le total des suffrages obtenus par l’UMP, il y aura panique dans la maison Sarkozy. Et même si ce chiffre fatidique n’est pas atteint par les amis de Martine Aubry, la stratégie présidentielle de rassemblement de la droite au premier tour et d’aspiration du vote FN aura subi un échec indiscutable.

Ce que l’on va entendre durant toute la soirée dans la bouche des cadors de l’UMP tiendra en une phrase répétée en boucle : on ne peut tirer des conclusions politiques définitives d’un scrutin marqué par une abstention aussi forte, et la légitimité présidentielle n’en n’est donc aucunement affectée. On ajoutera, avant de quitter un plateau pour l’autre, que la mobilisation des électeurs de droite au second tour viendra corriger cet accès passager de mauvaise humeur et réserver quelques surprises de dernière minute.

Tout cela est évidemment du pipeau et sera entendu comme tel par ceux qui auront suffisamment d’esprit civique pour se priver du film du dimanche soir sur une chaine du câble ou de la TNT.

Dès lundi, en sourdine et, à coup sûr, en direct live à partir du 22 mars, on va entendre le grabuge qui ne va pas manquer de se déclencher dans les hautes sphères de l’UMP.

Comment éviter le casse-pipe en 2012, où, si les choses continuent dans la même veine, même un bourricot pourvu de l’étiquette PS a toutes les chances d’aller brouter dans les jardins de l’Elysée ?

Le quinquennat, on ne le dira jamais assez, a complètement changé la donne établie par de Gaulle en 1958. Le président de la République ne peut plus s’élever au dessus des contingences de la politique au jour le jour ; il devient personnellement comptable devant la nation de l’ensemble de la politique de son gouvernement. Et cela d’autant plus que l’actuel titulaire du poste en a fait sa marque de fabrique.

Changer de premier ministre serait alors très mal perçu dans le pays qui verrait là, et il n’aurait pas tort, une manière peu élégante de se débarrasser de ses péchés sur un bouc émissaire. Faire comme si de rien n’était et espérer qu’une embellie économique vienne sauver sa réélection en mai 2012 ? L’espérance du miracle est une méthode relativement risquée de gestion du temps politique, et on voit peu d’exemple de son efficacité.

Il y a, certes, l’espoir que votre principal adversaire fera encore plus de bourdes politiques que vous, mais il semble bien que le PS ait épuisé le stock de conneries politiques qu’il avait en réserve, encore qu’on ne sait jamais…

Reste la seule solution raisonnable qui peut permettre à Nicolas Sarkozy d’espérer un second mandat : la dissolution de l’Assemblée nationale. Cela peut très bien se vendre au peuple : « J’ai compris votre message et j’en tire les conséquences. Je vous demande de me renouveler solennellement votre confiance en élisant une majorité sur un programme que je vais vous présenter pour les deux années qui viennent. » Naturellement, il sera battu, cohabitera pendant deux ans avec Martine Aubry et sera triomphalement réélu en 2012. Élémentaire, mon cher Guéant.



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