Pendant que le Conseil constitutionnel censure une grande partie de la loi sur la justice pénale des mineurs, rappelant qu’il vaut mieux « éduquer » que « sanctionner », l’Assemblée nationale s’écharpe sur la possibilité de marier ou non les clandestins sous OQTF… Bienvenue en absurdie !
La gifle
Vous avez évidemment vu cette vidéo de la « gifle » donnée par la première dame à son époux de président. D’abord paniqué par l’emballement des réseaux sociaux, l’Élysée a commencé par évoquer « un possible trucage » de la vidéo. Encore un coup de l’intelligence artificielle ! La vidéo provenait pourtant de l’agence Associated Press. Il a donc fallu revoir la copie. On a alors eu droit à un « moment de complicité » entre Brigitte et Emmanuel Macron. Plutôt cocasse… Si je reviens sur cet épisode, ce n’est pas pour ricaner. Ni pour monter l’histoire en épingle. Une dispute dans un couple, ça peut arriver à tout le monde. Non, le problème, c’est le mensonge de l’Élysée. Qui pourra croire, après de semblables revirements, les accusations régulières de l’Élysée contre les « complotistes » et autres actions de déstabilisation menées, notamment, par la Russie ? Le président joue un jeu dangereux. Voltaire disait déjà que « la politique est l’art de mentir à propos ». On dirait bien qu’Emmanuel Macron a définitivement perdu le sens du timing…
OQTF
Puisqu’on parle « timing », Laurent Wauquiez et ses députés LR semblent avoir un petit problème… Quelle mouche les a donc piqués pour être si peu nombreux à l’Assemblée nationale le jour de l’examen de la proposition de loi permettant à un maire de ne pas marier un étranger en situation irrégulière ? Bonjour la solidarité ! Un sacré manque de jugeote et une belle boulette… Rien d’étonnant en revanche dans l’attitude grotesque des députés LFI (et plus généralement le côté gauche de l’hémicycle) qui ont fait de l’obstruction toute la journée pour empêcher que le texte soit voté… Deux beaux exemples de politique politicienne au ras des pâquerettes. Qui a parlé d’intérêt général ?
Racailles
Deux morts et 563 interpellations après des violences et des pillages en marge des « célébrations » de la victoire du PSG en Ligue des champions. Les individus interpellés avaient, selon le préfet de police de Paris, un point commun : « la volonté d’en découdre, de casser, de détruire, et ce, peu importe le résultat du match », puisque la plupart d’entre eux ne le regardaient même pas. Les condamnations paraissent peu sévères compte tenu de l’ampleur des faits et des dégâts causés lors de cette soirée du 31 mai. Mais très vite, on entend qu’il faudrait faire un distinguo entre les « vrais » supporters et les autres. Bref, entre les gens bien et les racailles. Le foot m’intéresse peu, mais j’aimerais savoir : les supporters du PSG qui descendent sur la pelouse du stade de Munich pour arracher des morceaux de la pelouse, on les classe dans quelle catégorie ?
A lire aussi, Cyril Bennasar: Aux Champs-Élysées
Conclave
Non, je ne vous parlerai pas du pape Léon, mais bien des retraites et du Rassemblement national. Pourfendeur de la réforme, on avait assisté entre les deux tours des élections législatives « post-dissolution » à des revirements sur le sujet de la part de Jordan Bardella. « Nous verrons. […] On va devoir réparer les bêtises économiques qui ont été faites… », avait-il alors déclaré. Des déclarations bien plus mesurées qu’une année auparavant, quand il trouvait que « la retraite, ce n’est pas de la comptabilité, comme le considère le gouvernement, c’est un choix de société. » Depuis, l’inéligibilité de Marine Le Pen étant passée par là, on sent le parti encore plus frileux… « Le moment de vérité pour la censure, ça va être le budget » a déjà prévenu Jordan Bardella. En clair, pas le conclave des retraites, quelle que soit son issue. Bah oui, ils auraient l’air de quoi au RN, s’ils votaient la censure et que s’ensuivait une nouvelle dissolution ? Marine Le Pen ayant passé le flambeau de la présidence du parti à son jeune ex-protégé, puis perdu son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, il ne lui reste plus que celui de député pour exister… Et si la peine infligée à la patronne du RN pour détournement de fonds publics est confirmée, cela veut dire cinq années sans élection… Loin des yeux, loin des cœurs ?
Alzheimer ?
Après le meurtre au couteau d’une surveillante par un élève de 14 ans au collège de Nogent (Haute-Marne), Emmanuel Macron a réagi, sur France 2, en proposant une nouvelle fois l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. J’ai dû mal entendre… Au printemps 2023, un député de la majorité présidentielle (Horizons), Laurent Marcangeli, a en effet proposé la création d’une majorité numérique à 15 ans. Sa proposition de loi a alors été adoptée à l’unanimité, et promulguée par Emmanuel Macron en juillet 2023 ! Problème, les décrets d’application n’ont jamais été pris, parce que la mesure a été jugée contraire au droit européen. Emmanuel Macron ou la mécanique enrayée…
Nouveau trophée à Béziers !
On savait déjà – n’en déplaise aux Marseillais – que Béziers est la plus ancienne ville de France. Et depuis le 27 juin, le plus beau marché de France du concours organisé par TF1 ! Mais c’est un autre record que nous battons, semble-t-il chaque année, avec notre centre pénitentiaire. En France, la consommation moyenne d’eau pour une personne est de 150 litres d’eau potable par jour. Dans notre prison du Gasquinoy, la consommation est de… 289 litres par jour et par détenu ! Presque le double ! Sans que le propriétaire de l’établissement, le groupe Eiffage, en ait encore trouvé la cause… Bonne nouvelle en revanche, le niveau scolaire de nos détenus augmente. Comme quoi, rien ne sert de désespérer.
Boualem
À l’instar de plusieurs dizaines de villes en France, Béziers a participé à l’opération nationale #JeLisSansal. Il s’agissait de rendre hommage à l’auteur franco-algérien toujours emprisonné en lisant à voix haute, durant un jour entier, une de ses œuvres. Nous avons choisi 2084, la fin du monde, grand prix du roman de l’Académie française en 2015. Une journée très émouvante, durant laquelle de nombreux volontaires se sont succédé pour lire quelques lignes – en l’absence notoire de la classe politique locale, de « très à droite » à « très à gauche ». Une journée qui a permis de rappeler que l’écrivain franco-algérien, condamné à cinq ans de prison, risque aujourd’hui de voir sa peine doubler et croupit toujours dans les geôles du régime algérien. Tout simplement « coupable » d’avoir émis une opinion qui n’a pas plu à la dictature FLN qui règne sur l’Algérie. Boualem, nous ne t’oublions pas





