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Place aux émojis woke!

C’est décidé, l’émoji de « l’homme enceint » débarquera demain sur votre portable


Place aux émojis woke!
Emojipedia

Non contente d’envahir le langage, l’idéologie woke pénètre dans les petites icônes de nos téléphones portables. Il serait peut-être temps de s’en inquiéter.


On connaissait l’émoji représentant la femme enceinte, voilà venu l’émoji de « l’homme enceint » ! Le Consortium Unicode, l’instance américaine qui supervise la création de nouveaux émojis et leur standardisation mondiale sur toutes les plateformes numériques, a validé mi-septembre 112 nouvelles émoticônes qui débarqueront dans les prochains mois.

Dans son dernier essai sur la question trans, la spécialiste de la galanterie française Claude Habib voit dans le phénomène trans « le symptôme de la démocratie de l’exception, de la recherche grégaire de la singularité »  

Parmi eux, on trouve des icônes aussi variées qu’une bouche qui se mord les lèvres, des haricots, une seringue, mais aussi et surtout 25 nuances de « poignées de mains » (noires, blanches, métisses etc.) et un homme enceint décliné en six couleurs de peaux différentes, ainsi qu’une personne enceinte dite « non genrée », c’est-à-dire au sexe indéterminé. 

Progressivement correct

Jennifer Daniel, directrice artistique chez Google et actuelle présidente du sous-comité Emoji, s’est réjouie qu’au bout de trois ans de recherche la mise à jour 14.0 ait enfin lieu. La création de ces nouveaux pictogrammes est une affaire on ne peut plus sérieuse, qui nécessite le travail acharné de geeks surdiplômés tout droit sortis des prestigieuses facs de la côte ouest des États-Unis, avant de passer sous les fourches caudines d’un comité composé des représentants des différents géants du numérique (Google, Microsoft, Adobe, Apple ou Facebook). Tout ce petit monde se réunit quatre fois par an pour débattre et délibérer sur l’apparition ou le retrait de ces émojis qui ponctuent ensuite nos conversations numériques. 

Si Jennifer Daniel affiche ces jours-ci un sourire aussi béat qu’un smiley, c’est surtout parce qu’Unicode applique à la lettre la politique d’inclusion diversitaire pour laquelle elle milite ardemment. C’est en effet sous l’impulsion de cette graphiste – qui collabore aussi au New York Times et au New Yorker – que la palette d’émojis s’est enrichie de ces nouveaux pictos inclusifs. Ils entendent représenter toutes les minorités sexuelles et raciales, et “déconstruire” les fameux stéréotypes de genre et de race. Espérons que Sandrine Rousseau mettra vite son téléphone à jour !

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En 2020, l’émoji du drapeau rose et bleu représentant la communauté trans avait fait son apparition, avec celui d’une femme vêtue d’un smoking et celui d’un homme portant le voile d’une mariée (!). En 2021, Unicode va donc encore plus loin. L’organisme, dont la mission initiale était de « coder toutes les écritures du monde » afin qu’elles soient visuellement similaires quelle que soit la plateforme utilisée, devient un organe de propagande du militantisme trans. 

Pas anodin !

Car enfin ! Ces émoticônes de « l’homme enceinte » et de « la personne enceinte » sont loin d’être anodines et inoffensives. En se drapant derrière les atours fun et sympa des smileys et des émojis, l’idéologie trans applique la fameuse loi orwellienne selon laquelle changer le langage permet de remodeler le réel et de formater les esprits. Ces représentations graphiques s’inscrivent d’ailleurs dans la même logique de dévoiement du langage que le volapük woke. Pour ne pas exclure et discriminer les trans, le mot femme est déjà remplacé par « personne qui a ses règles » dans le programme des écolos en France, niant l’existence de la différence fondamentale entre les sexes. 

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La fonction d’une icône est de représenter des objets qui existent dans la réalité. En 2016, Apple n’avait pas cédé à la pression exercée par le lobby de la NRA et avait remplacé l’émoji de l’arme de poing par un pistolet à eau. Or, à la différence des armes à feu, les émojis de l’homme enceint et de la personne enceinte rompent avec ce principe de représentativité tautologique de l’icône, puisque leurs dessins ne correspondent à aucune réalité. Sur le plan biologique, l’utérus masculin n’existe pas plus que le pénis féminin. Mais selon l’iconographie woke, je l’ai dit, il suffit d’écrire ou de représenter ce que l’on souhaite pour le faire advenir. 

Dans son dernier essai sur la question trans, la spécialiste de la galanterie française Claude Habib voit dans le phénomène trans « le symptôme de la démocratie de l’exception, de la recherche grégaire de la singularité » [1]. N’est-ce pas un comble, pour une personne qui s’auto-proclame singulière, unique et originale, que d’être représentée par un émoji standardisé, devant être validé par les hauts dignitaires de la norme des émoticônes sous la pression des lobbies trans ou LGBT ? 😉


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[1] Retrouvez Claude Habib dans un long entretien avec Elisabeth Lévy dans le numéro d’octobre de Causeur, mercredi prochain.




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