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Pourquoi je me ferai vacciner

Le recul de la raison sur la question vaccinale est inquiétant


Pourquoi je me ferai vacciner
Mauricette, première Française à recevoir le vaccin Pfizer/BioNTech contre la Covid-19, Sevran, 27 décembre 2020. © THOMAS SAMSON-POOL/SIPA Numéro de reportage: 00997577_000003

Se faire vacciner n’est pas une déclaration de foi dans la science mais un acte de solidarité citoyenne. Tribune.


La vaccination, pas plus que la psychanalyse par exemple, ne sont des croyances. On peut toujours avoir des opinions sur le vaccin ou sur la psychanalyse. On peut toujours estimer que Pasteur et Freud sont de vilains génies. Mais nos opinions et nos croyances, en la matière, n’ont aucune pertinence. On peut croire ou ne pas croire en Dieu, pas en un sérum.

La vaccination n’engage pas que moi

Les vaccins ont éradiqué des maladies sur toute la planète, ont fait disparaître la mortalité infantile dans les pays développés. La psychanalyse a permis des vies heureuses, ou moins malheureuses, des connaissances de soi qui rendent meilleurs et plus libres, a évité des drames familiaux. Pas besoin d’être vaccinés ou psychanalysés pour le savoir et le constater. Ce sont des faits.

Pour la psychanalyse, libre à ceux qui en auraient besoin de passer une existence à déprimer en la refusant. On peut aussi ne pas en avoir besoin et vivre très heureux sans. Des artistes ont sublimé leurs névroses et leurs complexes devant un chevalet plutôt que sur un divan.

Pour la vaccination, c’est un peu différent. Elle n’engage pas que moi. Comme le respect de la limitation de vitesse sur la route. La vaccination, et avant elle le port du masque, a ceci d’intéressant et de révélateur qu’elle éprouve le degré de solidarité et d’altruisme à l’oeuvre dans une société.

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La proportion élevée d’antivax, aujourd’hui, qu’on trouve aussi bien chez les écolos radicaux que chez les rassuristes de la droite dure, cette proportion élevée, donc, signifie surtout l’exacerbation de l’individualisme et d’une vision consumériste du monde confondue avec la liberté. On se croit libre parce qu’on peut choisir entre dix parfums de ketchup et ne pas se faire vacciner.

Recul de la raison

On peut aussi y voir un recul généralisé de la raison. Qu’il y ait encore 40% de gens prêts à se faire vacciner tient du miracle tant la parole scientifique a été dévalorisée par des scientifiques eux-mêmes qui se sont comportés comme d’arrogantes starlettes populistes et complotistes au fur et à mesure que l’épidémie exerçait ses ravages sur les corps et dans les esprits.

J’encouragerai donc mes proches les plus âgés et les plus vulnérables à se faire vacciner et je me ferai vacciner moi-même dès que possible. Pour moi et pour les autres. Pas parce que je « crois » au vaccin mais parce que le vaccin sauve.

Big Pharma et les anticapitalistes de circonstance

À ceux qui m’objecteront Big Pharma, je leur répondrai que je ne les ai pas souvent vus voter pour les partis qui demandent depuis toujours que la recherche et l’industrie pharmaceutique ne soient pas soumises aux lois du marché. Et que leur anticapitalisme de circonstance, il me fait autant rire que Raoult expliquant en février que tout ça, c’est une grippette de chinetoques.



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