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Faut-il mettre des caméras de surveillance dans les classes?

Une proposition iconoclaste pour protéger les professeurs


Faut-il mettre des caméras de surveillance dans les classes?
Image d'illustration Paweł Czerwiński / Unsplash

Ensauvagement. La délinquance en milieu scolaire progresse. La cabale numérique contre Samuel Paty a rappelé que nos enseignants sont confrontés à des difficultés très dures. Si elle représenterait un changement de paradigme énorme pour notre société, l’installation de caméras de surveillance dans les classes (par exemple dans les établissements des “territoires perdus”) est une solution pratique qu’on aurait tort d’écarter immédiatement.


L’indiscipline dans les classes de certains collèges et lycées est un fléau. Elle détruit le moral des profs comme les chances des élèves studieux. Elle sert de marchepied aux revendications communautaristes, comme à la glorification des petits caïds. Elle est le terreau fertile où s’épanouissent, dans un sentiment permanent d’impunité, les vocations des petits comme des grands voyous. Cet abandon, ce renoncement de l’Éducation Nationale à se faire respecter, c’est en cela que des quartiers entiers sont “défavorisés”.

Les enfants doivent pouvoir y étudier en toute sérénité comme tous les autres petits Français qui sont (encore) protégés de ce fléau.

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Il y aurait un moyen simple, techniquement facile, et peu onéreux, pour progresser dans la résolution de ce grave problème. Un moyen qui serait protecteur pour les enseignants comme pour les élèves. Un outil indiscutable et à valeur probante qui permettrait de détecter immédiatement les comportements inacceptables, tout en exonérant les enseignants d’avoir à « rapporter » des faits à leur hiérarchie, ce qui n’est parfois pas sans danger. Un moyen qui couperait court à l’interventionnisme des parents. Mais un moyen qui ferait hurler dans les chaumières bien-pensantes de la gauche, comme dans les chapelles de nombreux syndicats d’enseignants. Je veux parler de la captation vidéo de ce qui se passe en classe.

De nombreuses questions

Bien sûr, une telle révolution nécessiterait une réflexion approfondie sur la façon de la mettre en œuvre. Ainsi il ne faudrait pas que cela puisse devenir un outil de surveillance pédagogique de l’enseignant, tant par sa hiérarchie que par l’institution. Il est tout à fait imaginable que l’Éducation Nationale ne puisse pas avoir accès aux enregistrements, sauf dans des situations très spécifiques ou lorsque des faits graves mettraient en cause sa responsabilité. Le stockage et la consultation des enregistrements pourrait revenir à une autorité extérieure, et ne s’effectuer que dans des cas précis. Faudrait-il que ce système soit mis en place dans tous les collèges et lycées, ou dans certaines zones seulement ? Faut-il qu’il se fasse sur la base du volontariat, par établissement ou par enseignant ? Les questions sont nombreuses, mais il ne devrait pas être si difficile d’élaborer une stratégie à la fois efficace, dissuasive, et respectueuse de la liberté des professeurs. Prendre une telle décision ce serait poser un acte audacieux, et vigoureux. Aujourd’hui si l’on n’a pas le courage de prendre des décisions de rupture, et qui ne font pas forcément consensus, l’avenir est sombre.

La vidéo surveillance n’a jamais eu bonne presse chez nombre de nos intellectuels de gauche. On se souvient des levées de bouclier quand certaines villes commencèrent à s’équiper de quelques caméras. Totalitarisme… Société policière… Les sempiternelles références orwelliennes sont connues. Malgré tout, chacun trouve aujourd’hui normal et utile que les caméras de surveillance jouent un rôle déterminant dans l’élucidation et la compréhension de nombreuses affaires. Sans parler des captations par smartphone qui sont permanentes partout où il se passe quelque chose, y compris en classe.

Identifier et sanctionner

La vidéo surveillance permettrait de mieux comprendre les mécanismes qui sont à l’œuvre dans les classes à problème, d’identifier et de sanctionner. La sanction sévère et immédiate par l’autorité judiciaire, si nécessaire, étant bien sûr l’indispensable corollaire de cette surveillance. À ce titre elle jouerait rapidement un rôle préventif d’une redoutable efficacité.

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Il faut cesser de se voiler la face, de refuser de voir les choses telles qu’elles sont. Le temps de la compréhension, de l’écoute, de la médiation, de l’excuse est passé, ces concepts sont aujourd’hui vides de sens. Le défi est bien plus sérieux. Nous avons les moyens de travailler efficacement à la construction d’un monde meilleur pour nos jeunes. Utilisons-les sans état d’âme ni culpabilité.



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Réalisateur de films d'entreprises et institutionnels. Organisateur de spectacles.

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