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Traitement de faveur pour DSK ?


Après avoir fait la une de la presse nationale et internationale, enflammée le web et monopolisée les conversations de bureau et de bistrot, il était on ne peut plus prévisible que Yves Calvi consacre son émission « Mots Croisés » à l’affaire DSK.

Il y avait donc sur le plateau, la politologue spécialiste des Etats-Unis, Nicole Bacharan et un avocat pénaliste au barreau de New York et de Paris, Alexis Werl, pour parler du système judiciaire américain et mieux faire comprendre la procédure accusatoire que doit subir n’importe quel accusé inculpé aux Etats-Unis. Etaient également conviés, pour avoir fréquenté et étudié de près le patron du FMI, son bienveillant biographe, Michel Taubmann et son ami Jean-François Kahn. Et enfin, étaient également présents, la plume du Point, Sylvie Pierre Brossolette, qui fut de loin la plus objective de la soirée, et le numéro 2 du PS, Harlem Désir qui a rejoué la partition doloriste du PS bouleversé par l’image, jugée indigne et humiliante, de l’arrestation menottée de l’ex challenger de Nicolas Sarkozy.

Ainsi, le spectateur a eu droit à un peu de pédagogie avec une analyse juridique de l’affaire, un dose de stratégie avec les enjeux politiques que pose l’éviction de DSK aux primaires socialistes et à l’élection présidentielle et aux parti pris de certains des invités prêts à accorder plus de crédit à l’hypothèse d’une machination qu’à celle d’un éventuel moment de folie sexuelle.

Belle brochette d’experts, donc, mais il en manquait un qui aurait été pourtant bien utile pour comprendre comment quelqu’un d’aussi important politiquement et brillant intellectuellement aurait pu céder aussi facilement à ses pulsions ou bien tomber dans le soi-disant piège tramé par des instances obscures. Si les zones d’ombre de l’enquête ont été évoquées, comme le changement de l’heure à laquelle la femme de chambre est entrée dans la suite, l’évocation de la possible part maudite de DSK a été soigneusement mise de côté. Il a fallu attendre la toute fin de l’émission pour que soit abordée cette hypothèse dont le tout Paris bruissait depuis bien longtemps.

Convier un médecin psychiatre, spécialiste des addictions sexuelles, aurait très certainement mis le doigt là où ça fait mal en expliquant que la pulsion est par essence immaîtrisable et qu’il faut bien dissocier le DSK politique rationnel du DSK pulsionnel. Certes, la présence de ce psychiatre aurait semé le trouble en confrontant les invités à la possible réalité des chefs d’inculpations, mais elle aurait surtout attiré les foudres du PS qui ne se serait pas privé d’accuser Yves Calvi de lancer une curée médiatique contre un homme encore innocent.

Or, changeons le scénario et mettons à la place de DSK, Nicolas Sarkozy : vous pariez qu’on aurait vu défiler sur les plateaux des myriades de psys en tout genre ? Pour le patron du FMI, y aurait-il, au pays de la sacro-sainte égalité, comme un traitement de faveur ?



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