Samir Kantar, mort d’un pourri


Samir Kantar, mort d’un pourri

Samir Kantar

Samir Kantar est mort. En 1979, à l’âge de 16 ans, ce terroriste libanais du Front de Libération de la Palestine et compagnon de route du Hezbollah, avait abattu un père sur une plage israélienne avant de fracasser la tête de sa fille de quatre ans avec la crosse de son fusil. Arrêté par l’armée israélienne, il avait clamé son innocence comme un voleur de portable en banlieue et avait pris quatre fois la perpétuité plus quarante-sept ans de prison. Mais il n’en avait fait que vingt-huit, pendant lesquels il avait suivi par correspondance les cours de l’université de Tel Aviv en sciences humaines et sociales. Libéré après la guerre du Liban de 2006, avec quelques compagnons de cellule, non pas pour bonne conduite et avec la promesse d’une embauche chez les Indigènes de la république, mais dans un échange contre les cadavres de deux soldats israéliens, il avait été acclamé à son arrivée au Liban et avait poursuivi sa carrière de terroriste jusqu’à sa mort en Syrie, samedi à 20h45.

Selon le Hezbollah, Kantar « a été tué samedi dans le bombardement par des avions de l’ennemi sioniste d’un immeuble résidentiel à Jaramana ». « Cibler Samir Kantar équivaut à cibler la résistance », a dénoncé le Premier ministre syrien Wael Halaqi. L’Iran, le principal allié du régime syrien, a condamné cet « assassinat » et « la violation de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale d’un pays indépendant ». L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), en confirmant sa mort, l’a présenté comme le « chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan », un groupe créé il y a deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région.

Le gouvernement israélien ne revendique pas l’envoi du missile. Nous n’aurons pas cette fois-ci de formule qui laisse rêveur comme « Opération tonnerre »,  « Jambe de bois », « Justice rendue », « Raisins de la colère », « Jour de pénitence », « Pluie d’été », « Changement de direction », « Plomb durci » ou « Pilier de défense ». De quoi les esprits farceurs du Mossad auraient-ils accouché cette fois-ci, « Coucou c’est nous ! » ?

Sa mort devrait faire réfléchir tous ceux qui se mobilisent pour faire libérer tant de Palestiniens abusivement détenus, peut-être pas très confortablement,  mais bien plus en sécurité là où ils sont.

Kantar laisse une veuve et un enfant de quatre ans. Espérons que le gosse n’est pas resté dans les décombres de l’immeuble visé et touché. On a beau être ennemis sionistes, comme dirait le Hezbollah, on n’est pas des sauvages, comme dirait Popeck.

*Photo : AP20737012_000011.



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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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