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Recette inchangée


Taguieff ne s’est pas trompé en désignant le bougisme comme la maladie de notre temps. Il paraît que Nicolas Sarkozy sera le candidat de la rupture, c’est dire où nous en sommes. Nous avons tellement valorisé le changement que les présidents élus sont prêts à rompre avec eux-mêmes pour continuer de bouger au même poste.

Fuir le changement est devenu un luxe, et c’est pourquoi il est tellement agréable de lire sur un paquet de petits Lu : « recette inchangée ». Que des recettes puissent être inchangées, voilà qui nous change un peu. A Versailles, la meilleure pâtisserie est située rue de la Paroisse. Elle se trouve fortement concurrencée par la maison Bigot, la maison Philippe Pele, et la maison Levain et Tradition située à l’angle de la rue du Pain. Ces pâtisseries sont beaucoup plus récentes, mais l’objectif est le même : cap sur la tradition. Tous ces commerçants sont entrainés dans une course à l’ancien qui tire chaque concurrent vers le haut.

Je me demande si cette situation ne vaut pas mieux que d’être entraîné dans une course au nouveau qui tire chaque concurrent vers le bas. Voilà qui fait réfléchir, surtout avant les présidentielles.

Pierre-André Taguieff, Résister au bougisme, Mille et une nuits, 12 euros.



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