Pour en finir avec Eddy Rebellegueule


Pour en finir avec Eddy Rebellegueule

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À la veille des Rendez-vous de l’Histoire (du 9 au 12 octobre, à Blois) il n’est pas inintéressant de revenir sur « La polémique de l’été », comme titrait Le Point du 14 août dernier.

Apparemment saisi d’une bouffée délirante, le jeune écrivain Édouard Louis, né Bellegueule, avait alors cosigné avec un ami philosophe du nom de Lagasnerie, un Appel disant leur « dégoût » de voir ce « réac » de Marcel Gauchet invité à prononcer la conférence inaugurale de ces Journées – surtout ayant pour thème Les rebelles !

L’argumentation valait son pesant de barbe-à-papa : « Accepter la présence d’idéologues réactionnaires comme si de rien n’était (sic) revient à légitimer et neutraliser (re-sic) les opinions les plus violemment conservatrices. » Pas con, hein…

Mais le plus rigolo dans cet « Appel de Sainte-Anne », certains d’entre vous l’ont peut-être manqué ; c’est l’excellente parodie à laquelle il a donné lieu sur internet, sous le titre « La Chute de la Maison Rebelle », et que je vous invite à voir ou à revoir toutes affaires cessantes, ici.

Ès-qualités d’observateur du P.I.F. et de président à vie de Jalons, je ne pouvais qu’être ravi d’un pastiche aussi heuristique. J’ai donc tenu à retrouver l’auteur du délire, non seulement pour le complimenter, mais surtout pour en savoir plus sur ce superbe foutage de bellegueule, dont je reste admiratif – voire jaloux…

Jean-Laurent Cassely – car c’était lui – collabore à Slate.fr ; il a publié récemment un bêtisier des mœurs parisiennes, Paris, mode d’emploi. À l’origine, explique-t-il, son intention était de faire un papier sur la tribune de M. Louis. « Mais c’était une illustration tellement caricaturale, tellement pure du rebellocrate de Muray (…) Ajouter du texte au texte aurait été faire trop de cas de cette farce. Je me suis dit alors : faisons une parodie ! »

« La Chute » s’est imposée parce que tout le monde l’utilise sur internet, c’est un « meme »[1. « Meme », selon J.-L Cassely : plaisanterie récurrente utilisant toujours le même motif de base pour le déformer à loisir. On trouve ainsi, sur le net, une bonne centaine de parodies variées du même extrait de La Chute, avec sous-titres détournés ; mais c’est de loin la plus signifiante, c’est-à-dire la plus drôle.], mais aussi parce que c’est une manière d’aller au point Godwin dès le début. »

Au grand bonheur de l’auteur, le succès de son pastiche a dépassé la réacosphère et le Cercle des geeks gauchetophiles : « Pierre Jourde l’a qualifié d’ « hilarant », Joseph Macé-Scaron l’a retweeté en admettant qu’il avait ri, et ça a été repris dans un article de Marianne »… sans parler d’« une tribune de Jean-Paul Brighelli sur Le Point.fr », mais ça c’est moins surprenant.

Outre les pro-Gauchet, « d’autres plus marqués « gauche sociétale, ou libérale » se sont marrés aussi… », se félicite Cassely qui, emporté par son optimisme, conclut : « Sans doute est-ce le signe que ces procès en réaction ne prennent plus ! ». Que Dieu, ou ce qui nous en tient lieu, l’entende !



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