Accueil Société Journée « sans plastique »: il va falloir le dire aux Indiens…

Journée « sans plastique »: il va falloir le dire aux Indiens…

95% des plastiques polluant les océans ne viennent pas d'Occident


Journée « sans plastique »: il va falloir le dire aux Indiens…
Campagne contre le plastique à Hawaï, mai 2018. ©CATERS/SIPA /

France Inter et Konbini s’associent aujourd’hui pour dire « Le plastique, non merci! », mais la plupart de celui qu’on retrouve dans les océans ne vient ni de France ni d’Europe. Le masochisme occidental en prend un coup.


Un article du Daily Mail nous apprend que 95% des plastiques polluant les océans sont issus de dix grands fleuves seulement qui les y charrient, tous situés à des dizaines de milliers de kilomètres d’ici : en Chine, en Inde, ou en Afrique.

La « croisade » s’amuse

Voilà qui est fâcheux : non seulement cela signifie que les flagellants écologiques de nos bonnes vieilles contrées s’accusent de bien beaucoup de choses en regard de ce qui se pratique très loin d’ici, mais cela fait craindre le pire : que ne déferlent au bord du Yangzi, du Gange, du Niger ou de l’Indus des milliers de petits chevaliers du Bien venant libérer le sanctuaire de Gaïa des forces du Mal ! C’est que la presse elle-même qualifie allègrement la cause environnementale de « croisade », comme si nous vivions aux temps des convictions médiévales ! Il a beau faire de plus en plus chaud, ça fait froid dans le dos.

Le plastique, c’est pas chic

Plus sérieusement, si la pollution a longtemps été considérée comme la maladie de l’opulence industrielle, le retour de bâton de la marchandise-culte, le revers d’une abondance coupable, le débord toxique d’une production devenue démente, il semblerait que ce péché contre la Terre soit finalement bien moins bourgeois que prévu, et que l’objet de la bonne conscience de l’homme blanc fier d’avoir honte ne soit plus le seul luxe des riches. Le pauvre aussi est un salaud. Il faut nous y faire : la pollution n’est plus un vice aristocratique de nanti des nations, elle est – quelle tristesse – un hobby démocratique mondialisé que même les plus démunis pratiquent avec assiduité.

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L’écologie était notre excuse à nous ! Nous polluions, oui, mais nous en étions marris – alors on pouvait un peu, quand même, entre décadents du Vieux Continent ! Non seulement nous nous faisons voler notre privilège par des pauvres, mais en plus par des pauvres sans scrupules ! Les gens ne respectent vraiment plus aucun fair-play. Tout fout le camp.



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est architecte.

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