Nicolas Hulot, les réfugiés et l’archevêque


N’ayant pas, je le confesse, la fibre écologique et me sentant peu ou pas concerné par le réchauffement climatique, j’étais d’autant plus curieux d’entendre Nicolas Hulot dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché ». Au cas où je me trouverais pris dans un débat auquel je n’entendrais rien faute de m’ y intéresser, j’avais été jusqu’à acheter le numéro de Society annonçant une enquête sur les dessous « de l’émission qui fait polémique » avec l’espoir d’y glaner quelques anecdotes piquantes sur Léa Salamé ou Yann Moix. Mal m’en a pris, Society se contenant de répéter ce que chacun sait, depuis la haine de Ruquier pour le Front National jusqu’à l’amour vache d’Aymeric Caron et de Natacha Polony.

J’observai donc attentivement notre Harrison Ford national défendre sa cause avec l’air las d’un homme qui pense sans doute qu’elle est déjà perdue – les mesures des États contre le réchauffement climatique sont insuffisantes, et elles l’ont d’ailleurs toujours été – mais animé quand même par une foi en l’homme qui force le respect. Enfin un humaniste ! Un vrai ! Pourquoi, songeaient ses interlocuteurs, ne pas l’installer à l’Elysée ? La question lui fut posée. Il l’esquiva. Il s’en prit à la finance, au libéralisme, au capitalisme, ce qui ,en France, rassure toujours et séduit les bonnes âmes. Pas un mot, en revanche, sur la surpopulation. Et un lamento sur les réfugiés climatiques qui déferleront dans nos pays au climat tempéré avant l’Apocalypse. En gourou d’une nouvelle religion, celle de la préservation de la planète, Nicolas Hulot qui est tout sauf un naïf, a trouvé un rôle à sa mesure. Ce qu’il prêcha, je l’avais certes déjà entendu mille fois depuis mon adolescence avec le sentiment que c’est un très bon créneau pour assurer une popularité chancelante, mais guère plus. Et ce n’est pas Nicolas Hulot qui me fit changer d’avis.

En revanche, je fus surpris par le mail que m’envoya dans la nuit mon ami Georges Goldberg. Il me conseillait le lire l’entretien accordé par l’archevêque de Mossoul, Mgr Amel Shimoun Nona, au quotidien italien Corriere de la Sera (l’équivalent du Monde en France ). Et que disait l’archevêque de Mossoul ? « Notre souffrance est un prélude à ce que vous-mêmes, chrétiens européens et occidentaux, souffrirez dans un futur proche. »  Et il ajoute ceci qui est d’une violence inouïe et, sans doute, justifiée : « Vous croyez que tous les êtres humains sont égaux, mais ce n’est pas une chose certaine. L’Islam ne dit pas que tous les êtres humains sont égaux. Vos valeurs ne sont pas leurs valeurs. Si vous ne comprenez pas cela rapidement, vous tomberez victimes d’un ennemi que vous aurez accueilli dans votre maison. » J’imagine le désarroi, voire la panique, qui saisirait Laurent Ruquier et ses comparses en entendant l’archevêque de Mossoul les inciter à renoncer à leurs principes républicains. Nicolas Hulot avec ses prêches sur le climat est quand même infiniment plus rassurant.



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