Les récits de sauvetage in extremis de migrants africains au large des côtes italiennes que publient régulièrement les médias ont de quoi retourner les cœurs les plus secs. Mais sont-ils toujours crédibles ? En Italie, bien des gens se posent la question depuis des années, mais personne n’osait trop en parler. On peut même dire que les connaisseurs de ces questions savaient qu’il y avait un loup, mais préféraient regarder ailleurs : il est souvent suicidaire de prendre à rebrousse-poil l’émotion légitime suscitée par les drames humains à répétition et les images terribles qui les accompagnent.
Mais l’horreur peut-elle servir de paravent au mensonge, voire au viol de toutes les lois en vigueur sur l’immigration illégale ? Ce n’est pas l’avis de Carmelo Zuccaro, le procureur de Catane, en Sicile, qui, dans une interview au quotidien La Stampa, a ébranlé l’omerta médiatique : « Nous avons des preuves flagrantes qu’il y a des contacts directs entre certaines ONG et les trafiquants d’êtres humains basés en Libye. Nous ne savons pas encore comment utiliser ces informations mais nous so