Kim-Jong-Un, numéro un sur les droits de l’homme


À trop vouloir trouver des poux dans les cheveux très esthétiquement coupés de Kim-Jong-Un, la presse occidentale a parfois relayé des informations sans fondements sur la Corée du nord. Dernier exemple en date, la supposée mise à mort du ministre de la Défense par un tir de canon antiaérien. Celui-ci avait eu l’indélicatesse de s’endormir pendant un défilé officiel. Stupéfaits, crédules (et en quête de buzz), les grands médias, notamment français, avaient diffusé cette information fournie par la Corée du Sud. Problème, trois jours après, Séoul rétropédalait et déclarait ne pas pouvoir assurer la véracité de son information.

Une autre histoire avait permis à l’Occident de dénoncer la cruauté du commandant suprême de l’Armée Populaire de Corée. En août 2013, on avait appris que Hyon Song-Wol, une chanteuse populaire, et ancienne amoureuse de Jong-Un, avait été éliminée par le régime après s’être filmé en pleins ébats sexuels. Or, par un miracle qui suffirait à faire du glorieux leader un dieu, Hyon-Son-Wol réapparut à la télévision en mai 2014, étrangement ressuscitée.

Alors, quand Rachmawati Sukarnoputri, fille du premier président indonésien Sukarno et directrice d’une fondation Indonésienne pour la paix, déclare que : « les affirmations concernant des violations des droits de l’homme [en Corée du Nord] sont fausses [et que] tout cela n’est que de la propagande occidentale », ces mêmes occidentaux se retrouvent en position délicate. Plus loin, elle ajoute : « Ces gouvernements occidentaux se plaisent à affubler la Corée du Nord d’horribles étiquettes ». Et Rachmawati Sukarnoputri de conclure, au sujet du chef suprême de la République Populaire de Corée : « [Il] devrait être honoré pour son combat contre l’impérialisme néo-colonialiste ».

Rachmawati Sukarnoputri a donc non seulement nié toute violation des droits de l’homme par le régime nord-coréen, mais également confirmé que Kim Jong-Un recevrait un prix en septembre : « pour la paix, la justice et l’humanité ».

Ce prix Sukarno, qui décore des dirigeants promouvant l’indépendance et le développement, avait déjà été attribué en 2001 à Kim Il-Sung, autre grand démocrate, fondateur de la Corée du Nord, qu’il dirigea quelques années de 1948 jusqu’à sa mort en 1994.

Les liens entre l’Indonésie et la Corée du Nord ont été tissés il y a longtemps. Président de l’Indonésie depuis son indépendance en 1945, Sukarno avait établi des relations avec Pyongyang dès les années 1950. Depuis, les deux pays et leurs dynasties – Sukarno et Kim – gardent de forts liens d’amitié.

Ainsi, Kim Jong-Un a encore quelques amis. Et grâce à eux, il va rejoindre au panthéon du prix Sukarno, des défenseurs de la paix et de la dignité humaine un peu moins controversés que lui. En effet, parmi les lauréats du prix, on trouve Gandhi, ou Aung San Suu Kyi. Heureusement que certains ennemis de l’Occident œuvrent pour le triomphe de la vérité!



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