Intégration, échec scolaire, sécession : il est temps d’inverser le discours


Une partie significative de notre population scolaire vient de se manifester agressivement. Elle nous fait savoir qu’elle se sent étrangère et même hostile à la société dans laquelle elle vit, à sa culture et à son école.

Cette sécession verbale risque de se durcir et de déboucher un jour prochain sur des actes de guerre civile.

Ces jeunes qui refusent de s’intégrer à notre culture voient dans le changement de culture qu’on exige d’eux une perte de leur identité originelle, et le vivent comme un reniement.

C’est d’ailleurs ce même sentiment angoissant de dissolution de l’identité dans la modernité mondialisée, qui explique l’extension de l’islamisme terroriste à l’échelle mondiale.

En ce qui concerne les jeunes de France qui refusent le difficile effort d’acculturation, ce refus se paie le plus souvent par l’échec scolaire, puis professionnel, et donc sociétal. Leur non-inclusion n’est pas une exclusion par le pays d’accueil.

Notre mauvaise conscience, qui s’exprime notamment par la dénonciation litanique de « l’islamophobie », n’est pas seulement une inversion de la cause et de l’effet : elle aggrave leur blocage et leur mal-être en les poussant à s’enfermer dans la victimisation agressive.

Les voilà donc dans l’impasse. Le sentiment d’impuissance décuple la tentation juvénile de la toute-puissance par la mort, celle qu’on donne et celle à laquelle on aspire.

Pour aider ces jeunes à sortir de leur impasse, que devons-nous leur dire ?

Nous devons leur dire avec fermeté que leur échec vient d’abord de leur rejet de notre école, de notre culture et de notre société. Que c’est à eux de faire le travail d’acculturation, d’intégration à leur pays d’accueil, un travail qui commence à l’école.

Le pays pourra alors les y aider par son école.

Il nous faut donc inverser notre discours sur les causes et les effets, poser sans inhibition les impératifs démocratiques de l’intégration à la France, et inventer une école qui permette à ses différents publics de réussir, s’ils s’y emploient.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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