Happy birthday to you, Mister President !


Happy birthday to you, Mister President !

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Après trois mois et demi d’un silence assourdissant, le Président de la République sort enfin du bois pour déballer son cadeau venu d’outre-Atlantique, d’Europe, du monde… d’ailleurs, en tout cas !

Quel chanceux ! : au moment de souffler les bougies d’un quinquennat qui laissera dans l’histoire autant de souvenir que son Premier Ministre, le « retournement » tant espéré arrive, papier à fleurs et rubans en prime. Sa première réaction est de l’offrir aux français en gage de sa bonne gestion.

C’est jour de fête,  le Président s’offre une radio. Sous le feu nourri des questions d’un Jean-Jacques Bourdin incisif, il reconnait que « Oui, l’impopularité est là » avant de constater le manque d’indulgence des français, qu’en grand Seigneur il ne leur reproche pas. Mais comme ces derniers ne lui font pas de cadeau, il se les fait lui-même en rappelant que le procès en amateurisme ne tient pas la route devant une gestion aussi brillante que celle de la crise de l’euro, de la réorientation de l’Europe sur le pacte de croissance, de l’intervention au Mali, en Centrafrique ou de la mise en garde du monde sur les exactions en Syrie, toutes à porter à son actif.

Dans un discours de campagne dont il a le secret, Hollande défait patiemment tous les reproches qui lui sont adressés, sur le plan personnel comme sur sa gestion du pays. Tout juste admet-il qu’il n’a pas assez communiqué sur la gravité de la situation … que lui ont laissée ses prédécesseurs. Et après avoir écarté la question concernant un deuxième mandat d’un « Comment voulez-vous, si j’ai échoué sur le chômage en 2017, que je puisse dire « j’ai la solution pour la suite ? », il nous rappelle projets et solutions miracles imaginées pour la suite de son quinquennat.

Comment voulez-vous, Monsieur le Président, qui avez échoué sur une grande partie des dossiers entamés, pouvoir dire,  « j’ai la solution pour les 3 années qui restent » et être entendu ?

On mesure le rempart infranchissable qui sépare cet homme de ses administrés, le degré phénoménal d’incompréhension –ou plutôt de surdité volontaire- qui affecte ses relations avec les français.  À la censure électorale du mois de mars, il oppose un nouveau mantra de l’accélération. « Nous devons aller encore plus vite parce que pour les Français, c’est insupportable, ils veulent des résultats ». Et de promettre, en affirmant –contre toute logique- aller dans le même sens que depuis le début de son mandat : « Nous allons même aller plus vite sur les impôts qui doivent baisser dès cette année en 2014 ». Que les français doivent recevoir, en Octobre, un avis d’imposition qui, une fois de plus, sera en hausse, importe peu !

Puis dans une relecture éclairée de son début de mandat, il rappelle : « si j’ai gagné les élections en 2012, ce n’est pas parce que j’avais un programme étincelant, c’est probablement parce que mon prédécesseur avait échoué ». Visionnaire !

Il affiche pour cette interview une détermination et un mental de champion… Soyons bon joueurs et souhaitons-lui, nous aussi, un cadeau qui lui soit utile, autant que le retournement. Souhaitons-lui une vision, un cap et une volonté d’agir pour récolter les fruits de ce « retournement » de la conjoncture mondiale. Souhaitons-lui surtout d’oublier cette maxime du Président Queuille qui pourrait être sienne : « il n’est pas de problème que le temps et l’absence de solution ne contribue à résoudre… »



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