Faut-il aller voter aux primaires de l’UMP (si elles ont lieu)?


Un ami de gauche – mais pas trop à gauche quand même – avec lequel je peux échanger des idées, vient de m‘exposer son cas de conscience. Et de me le refiler.

Alors, comme d’habitude, j’ouvre la fenêtre (de Causeur), j’appelle les voisins et je leur repasse mon problème.

« Si au second tout des présidentielles, m’écrit mon ami de gauche, c’est Sarkozy contre Marine le Pen, je n’irai pas voter. Si c’est Juppé à la place de Sarko, je voterai pour Juppé. »

Il poursuit. « Pour être conséquent avec moi-même, devrais-je participer aux primaires de l’UMP si elles ont lieu? »

Ce qui ne lui est pas possible, vous savez comment sont les gens de gauche.

Je ne vous cache pas ce que je lui ai répondu. Que face à Marine le Pen le candidat de la droite soit Sarkozy, Juppé, Fillon, ou un autre, je voterai pour lui sans hésitation et sans crainte pour les fondamentaux de notre démocratie.

N’empêche.

Sachant que le choix du seul candidat non frontiste dépend des primaires de la droite, et même déjà en grande partie des primaires de l’UMP, doit-on ne pas y participer à ces primaires ?

En quoi serait-il démocratique (ou même fair-play) de réserver le choix du candidat de tous les Français non frontistes à la présidence de tous les Français aux adhérents et sympathisants de l’UMP ?

Alors, que fait-on, je vous le demande ?

On vote tous (sauf les frontistes) aux primaires de l’UMP, ou on attend de voir passivement ?

Dans l’immédiat, on est coincés.

À plus long terme, on se trouve face à deux vices.

Le premier vice de notre système représentatif est que les partis politiques ne sont plus des relais politiques adéquats entre les citoyens et le pouvoir, et que les primaires élargies aux sympathisants ne corrigent encore qu’insuffisamment ce défaut de représentativité.

Le second vice, ces sont les présidentielles à deux tours après un premier tour réservé aux votes irresponsables.

L’idéal serait donc qu’à un stade donné, des primaires rassemblant les deux grandes familles traditionnelles choissent le candidat commun contre l’adversaire commun.

Ça au moins, je trouve ça drôle.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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