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En vélo à Paris, on ne dépasse pas les taxis


Qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil resplendisse, rien ne vaut une petite virée en vélo-taxi parisien : « verte » ou pas, Paris est encore plus belle vue de ces engins qui turbinent au jarret d’homme et vous accordent toutes les haltes.

On les croise de la Tour Eiffel à la place Saint-Sulpice, ces pousse-pousse customisés propulsés par de vigoureux cyclistes principalement masculins. La grande majorité roulent pour des entreprises en opérations marketing, et pour les vélo-taxis, 95% des courses se partagent entre circuits touristiques et lunes de miel.

Lors d’un trajet entre deux rendez-vous, on se retrouve donc délicieusement minoritaire, installé confortablement sur le divan de ces triporteurs malicieux, posant en dandy rebelle à quinze euros la course contre le facteur vitesse, en souvenir de Julio Cortazar[1. Les Autonautes de la Cosmoroute] : en dehors des bouchons et des petites distances, les valeureux sportifs sont plus lents que les taxis traditionnels (avec lesquels ils semblent en très bons termes). L’air de Paris plein les mirettes et sa fraîcheur insoupçonnée déploient dès lors un enchantement contagieux : les passants vous sourient, vous saluent, applaudissent, s’extasient, les ouvriers stoppent les marteaux-piqueurs pour un cliché « souvenir de France ! ».

Il faut dire que cette minorité est carrément visible : les engins de Todor le Bulgare traînent leurs couleurs acidulées et, que Philippe Muray les pardonne, une ambiance musicale au choix du client. Personnellement, je m’en passe.

Les équipes tournent jour et nuit, endurantes et soutenues dans leur effort par une assistance électrique au pédalage qu’encadrent drastiquement des directives européennes : la limitation de vitesse étant fixée à 25 kilomètres/heure, l’entraînement quotidien relève plus de l’endurance que du record de vitesse. Vérification journalistique opérée l’œil glissant sur les mollets virils de Micha.

Et pour mugir de plaisir, une tablette où poser son Coca, son café ou sa bière, tout en grillant un clop. Roulez, jeunesse !

PS : Si l’expérience vous tente : Todor : (Blue Madness) 07 60 512 121 ou bien Stéphane (Tripup) 06 98 80 69 33



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Isabelle Kersimon est journaliste.

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