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Condoléances


En ces jours de deuil, où le train de la mort emporte le cher leader Kim Jong-il à l’assaut du ciel, ma pensée va à ses amis en France, à Alain Badiou, à Slavoj Zizek, et à tous ceux qui défendent victorieusement l’idée communiste dans nos médias capitalistes.

À leurs yeux, je le sais, je le sens, la Corée du Nord est le dernier pays au monde jouissant du communisme à l’état pur, après la chute de Pol Pot ,et après la nouvelle politique économique adoptée par les successeurs de Mao Zedong. Kim Jong-il était resté intégralement fidèle aux recommandations de Marx: que le pouvoir révolutionnaire repose sur la dictature terroriste du prolétariat organisé en parti communiste, pour le plus grand profit d’une société libérée des droits de l’homme, de l’économie de marché, de la société civile et de l’État de droit.

Kim Jong-il n’est plus, mais grâce aux glorieux philosophes européens qui se dépensent sans compter en ouvrages et colloques consacrés à la gloire de , son idéal ne disparaîtra jamais. Avec Castro, avec Chavez, et désormais avec Kim Jong-un, le communisme reste notre horizon indépassable.

PS : Certains soi-disant communistes demandent sournoisement pourquoi le pouvoir communiste se transmet de façon dynastique, à Cuba comme en Corée du Nord, alors que Marx n’a pas passé le relais à sa descendance familiale. Cette piteuse tentative d’opposer Marx aux meilleurs des marxistes est vouée à l’échec. Par principe d’abord. Mais pas seulement par principe. Rappelons à ces révolutionnaires de papier que Marx n’avait que des filles, et qu’elles étaient mariées à des soi-disant révolutionnaires dont Marx se méfiait, en génial ancêtre du génial Staline. Marx disait de ses deux gendres que « Longuet était le dernier des proudhoniens et Lafargue le dernier des bakouninistes ».

Mais, insistent ces incorrigibles petits-bourgeois affublés de peaux de lapin révolutionnaires, dans ce cas, pourquoi Marx n’a-t-il pas passé le relais à Frédéric Demuth, le fils qu’il avait eu avec sa bonne, Hélène Demuth, en juin 1851 ? C’est que ce fils n’ayant été reconnu par aucun père, portait le nom de sa mère, et que le marxisme aurait alors dû prendre ce nom, et s’appeler le demuthisme.

Voilà ce qu’en réalité souhaitent les prétendus amis du communisme qui critiquent le système dynastiquement révolutionnaire de la Corée du Nord.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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