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L’amour encore, l’amour toujours


Pour l’inconscient, eh oui, le principe de contradiction n’existe pas! Ce n’est pas un scoop mais l’on semble souvent l’oublier… Alors à chaque question, la réponse ne peut être que oui ! Tout au moins dans l’inconscient…

Quand  la philosophe  Nathalie Sarthou-Lajus et le psychanalyste Jean-Pierre Winter posent la question : « Peut-on croire à l’amour ? » le lecteur averti subodore donc déjà quelle en sera la réponse. Evidemment, ce qui nous intéresse n’est pas le oui ou sa dénégation consubstantielle mais les chemins que chacun d’eux emprunteront pour tout simplement nous parler de l’amour, de ses possibles écueils.

« Deviner l’amour véritable » est la question que se pose le psychanalyste. Nous faisant ainsi entendre qu’il existerait des faux-amour dans les bras desquels il conviendrait de ne pas trop se fourvoyer. Mais comment savoir ? L’amour fou s’apparente à la psychose celle-ci nous renseignant sur celui-ci.

Sur ces entrefaites, le lecteur s’interroge :

Comment aimer sans être fou ?

Comment ne pas perdre son âme dans l’amour ?

Comment ne pas mourir d’amour ?

Déclinant à partir des grandes structures psychopathologiques (psychoses, perversions, névroses) les modalités de l’amour fou et de ses illusions, Jean-Pierre Winter nous invite à renoncer à faire un avec l’être aimé.  « Rilke aura bien raison de dire que l’amour est un travail solitaire. Un travail où il ne s’agit pas de faire du Un avec du deux, illusion poético-philosophique, mais un processus au cours duquel l’amoureux va à la conquête de lui-même par le détour de l’autre. « va vers toi-même » dit l’amant du cantique des cantiques à la Shulaminte qui lui déclare son amour, avec la formule même de Dieu s’adressant à Abraham quand il l’enjoint de quitter la maison de son père et le pays où il est né :  lekh lekha » (p 55).

« L’amour et le risque de croire » est le chemin choisi par la philosophe  Nathalie Sarthou-Lajus. Mais Jean-Pierre Winter nous aura prévenu, les femmes en amour prennent plus de risque que les hommes et Nathalie Sarthou-Lajus est une femme !

Plus prosaïque et plus passionné, le discours amoureux de la philosophe nous rappelle le pari de Pascal. Et si ce dernier n’est pas cité, il est bel et bien là et l’enthousiasme de Nathalie Sarthou-Lajus pourrait bien être contagieux…

Quand on sait que ce que souhaite le joueur, c’est perdre !  L’on trouvera là une petite indication sur cette question banale et éternelle : pourquoi donc les histoires d’amour finissent mal… en général…

Un livre donc qui tente de démasquer les artifices de l’amour pour mieux se laisser aller à y croire…

 

Peut-on croire à l’amour ? par Nathalie Sarthou-Lajus – Jean-Pierre Winter, Editions le passeur

 



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Hélène Hessel est psychanalyste.

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