Accueil Brèves Grève des étudiants anglais: les Lib-Dem, plus lib que dem

Grève des étudiants anglais: les Lib-Dem, plus lib que dem


Si un prix mondial du cynisme politique existait, ils le remporteraient haut la main. Enfoncés les Frenchies, balayez tout notre échiquier, pas un ne tient la route face aux désopilants Lib-Dems (libéraux-démocrates) anglais. Pas un. Même pas celui auquel vous pensez très fort.

Imaginez un candidat tout nouveau tout beau qui gagne le prix du cœur, du sourire, des sondages, et accessoirement le droit d’entrer avec tapis rouge et courbettes dans un gouvernement de coalition, grâce à des promesses électorales chatoyantes du genre « blocage non négociable des frais de scolarité universitaires » : ça marche toujours dans un débat télévisé.

Résultat, lesdits frais devraient être multipliés par trois pour atteindre la somme astronomique de 9 000 livres par an (10 700 euros). Et vous n’êtes pas encore couché ni sustenté ni rien. Messieurs Cameron et Clegg (la nouvelle star), élevés en batterie sans souci de fins de mois à Oxbridge se sont déclarés désolés mais obligés. Les étudiants ont très, très moyennement apprécié et occupent, parfois violemment, le centre de Londres et de plusieurs grandes villes depuis le 10 novembre. On les comprend un petit peu. Ils ont massivement voté pour Clegg.

Pas joli-joli. Mais pas non plus exceptionnel, le reniement n’étant pas rare en politique, surtout quand les caisses sont archi-vides comme à Londres. Le petit plus, la « Lib-Dem touch » si l’on peut dire, c’est la traîtrise suivant immédiatement l’apostasie comme des rats quittent un navire qui prend l’eau. Plus que gênés aux entournures, les députés du parti d’appoint menacent de ne pas voter la loi scélérate. Que croyez-vous que répondit Vince Cable, secrétaire d’Etat Lib-Dem aux universités ? Faisant fi de la solidarité gouvernementale de base, il vient d’annoncer sa probable abstention lors du vote au Parlement. Il ne votera donc pas son propre texte, mettant par la même en péril la coalition gouvernementale Tories/Lib-Dem. Du jamais vu à Westminster. Jamais en France non plus, si ma mémoire est bonne.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent France 24 : fin de règne pour Christine ?
Article suivant Malvenu chez les Ch’tis
Agnes Wickfield est correspondante permanente à Londres.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération