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On n’a pas toujours tort d’avoir peur


On n’a pas toujours tort d’avoir peur

Il arrive que des clients viennent à mon atelier pour me demander de restaurer un meuble qui ne manque pas de charme mais ne tient pas debout. Les tiroirs tombent par terre quand on arrive à les ouvrir et les portes ne ferment plus, même à coups de pied. Pardonnez-moi de vous le dire, monsieur Sitbon mais votre texte m’a fait le même effet. Dans ces cas-là, ma première envie est de foutre au feu ce que mon père (un pied-noir qui aurait un peu de mal à vivre avec son temps) aurait appelé du « travail d’Arabe » mais mon boulot, c’est de redresser ce qui n’est pas droit. Si vous le permettez, je vais tâcher de vous dégauchir tout ça.

« On n’a jamais raison d’avoir peur », dites-vous.

Les juifs d’Europe qui sont partis créer l’Etat d’Israël n’avaient pas raison d’avoir peur ? Et les chrétiens d’Irak ? De mes arrière-grands-pères, l’un a été déporté de Paris en 1942, l’autre a été égorgé à Alger en 1962. Ils auraient mieux fait d’avoir peur. Vous nous parlez d’ « une peur plus grosse que le danger ». Dieu vous entende ! S’il est grand, qu’il fasse que les musulmans en France deviennent des Français comme tout le monde mais beaucoup n’en prennent pas le chemin, contrairement à ce monde qui est venu chez nous pour devenir français et qui a fait la France, gardant au fond du cœur sa culture d’origine mais s’abstenant d’imposer sa loi et de jeter son identité à la gueule des autres.

Les Etats occidentaux accueillent tous des musulmans de toutes les façons, droit du sol ou du sang, intégration ou multiculturalisme, tolérance religieuse ou laïcité. Résultat, les accommodements raisonnables amènent la charia et partout où on le peut encore, on légifère pour limiter les dégâts. Riposte Laïque ne demande rien d’autre, tant qu’on peut encore faire la loi. Dites-nous donc dans quel pays où les musulmans sont majoritaires, l’autre croyant, le libre-penseur, l’homosexuel et tout ce qui n’est pas hallal peut vivre sans jamais avoir peur. Allez, rassurez-nous monsieur Sitbon, avant que les musulmans ne deviennent majoritaires en France.

« Comme le racisme les dégoûte, ils n’osent pas dire ce qu’ils pensent »

Au contraire, comme nous ne sommes pas racistes à Causeur, et, j’en suis convaincu, à Riposte Laïque, nous disons ce que nous pensons sans complexes[1. Il y a cher Cyril, une différence de taille : à Causeur, nous ne pensons pas tous la même chose. Et, à titre personnel, cet alignement de tous sur une ligne qui rend le débat impossible me tiendra toujours éloignée de « Riposte Laïque ». Je trouve inquiétant qu’un groupe constitué pour lutter contre « une idéologie totalitaire » se hérisse dès qu’on refuse d’adopter son point de vue et sa grammaire. EL ]. Savez-vous que nous tenons (que RL me démente si je me trompe), Malek Boutih ou Hassan Chalgoumi, « l’imam des juifs », pour nos frères, et Malika Sorel ou Dounia Bouzar pour nos sœurs ? Savez-vous ce que dit Donia Bouzar ? « Interdire la burqa, ce n’est pas être raciste ou islamophobe, ce qui est islamophobe, c’est de croiser une femme en burqa sans en être indigné en considérant qu’après tout, c’est un truc d’Arabes ».

« Ramadan s’observe davantage que le carême. Ça vous dérange ? Va falloir vous y faire. Il y aura bientôt plus d’imams que de curés »

Entre nous, une pratique qui interdit de manger, de boire, de fumer et de baiser en plein jour ne me dérange pas, elle me consterne mais elle ne me regarde pas. C’est ça la laïcité. Mais quand les Français musulmans deviennent de plus en plus en plus musulmans, je peux m’en inquiéter au lieu de m’en réjouir. Et ce qui me dérange, c’est qu’on ne puisse pas ne pas faire Ramadan comme dans certains quartiers où vous pouvez vous faire lyncher pour avoir bu un café ou dans certaines cours d’école où les gosses se font casser la gueule quand ils sortent leurs goûters. Les imams ne me dérangent pas plus que Raël ou le Mandarom sauf quand ils prêchent le djihad. La République est laïque, pas islamique et quand elle perd des territoires, ça me dérange et je n’ai pas l’intention de m’y faire.

« Si pas cent mosquées, la rue Myrrha »

La rue est à tout le monde en général et à personne en particulier, on a la liberté d’y circuler mais pas celle de l’interdire aux autres même si son bon dieu l’exige une fois par semaine. C’est ça, l’espace public. Delanoë interdit aux cathos intégristes de se rassembler sur le parvis de Notre Dame avant le pèlerinage de Chartres. Ce qui est quand même pousser la laïcité un peu loin, à moins que ce ne soit un combat gay. Enfin quand on veut, on peut ! Et quand on est républicain, on doit ! La rue Myrrha, ce n’est pas un problème de place, c’est une démonstration de force islamiste. La Grande mosquée de Paris est vide à la même heure et parmi les musulmans qui débordent dans la rue, nombreux sont ceux qui viennent d’ailleurs, vous le sauriez si vous lisiez Riposte Laïque car on ne trouve pas ces infos dans Marianne où il n’y a pas de journalistes islamophobes. Dieu merci ?

Par ailleurs, la mosquée n’est pas un service public. On construit autant d’école qu’il faut pour les enfants à scolariser et assez de prisons pour mettre la société à l’abri des criminels. Combien de mosquées faudrait-il construire et jusqu’à quand pour suivre la démographie des musulmans pratiquants ? Comment font les autres religions ? Est-ce le rôle de l’Etat ? « Sauciflard et pinard ne règlent rien » dites-vous. Bien sûr que non, sauciflard et pinard ne donnent pas les réponses, ils posent les questions.

« Six millions, pas un journal. Pas un député. Pas une école »

Pourquoi faire ? Pourquoi acheter le journal quand on reçoit Al Manar, la chaine de télé du Hezbollah, depuis son balcon. Vous allez sur internet, monsieur Sitbon ? Vous devriez. On y trouve plein de Goebbels en djellabah, on y apprend que la lapidation a du bon ou que le 11 septembre, c’est un complot sioniste (mais c’est une idée qui dépasse l’oumma je vous l’accorde) et que ça se paiera quand viendra l’heure d’Eurabia. Un député, c’est trop tôt, 10% d’électeurs, ça ne fait pas une élection, attendez un peu, vous verrez un jour un vote ethnique digne du Gabon ou du Liban. Les résultats de la liste Euro-Palestine dans certains quartiers ne sont qu’un prélude. Pas d’écoles ? À quoi bon quand l’école laïque et républicaine cédant sous le nombre, devient hallal à la cantine et efface des programmes ce qui fâche. Dehors Charles Martel et Anne Franck, et bientôt Bonaparte l’esclavagiste.

« Ils ne parlent (hélas) même plus leur langue »

Hélas ? Et quelle langue ? La langue musulmane ? Mais nos immigrés sont francophones. Nos aïeux (hélas ?) ont alphabétisés les leurs.

« L’islam est, pensez-vous, une abomination, il n’y a qu’à lire le Coran. Mais dis donc, tu as jeté un œil sur les autres livres sacrés ? »

Entre l’histoire de la loi, de l’amour et de la conquête, tous les textes ne se valent pas et certains exigent plus de sang que d’autres mais laissons les écrits aux théologiens. Ce sont les différentes pratiques des commandements divins chez les uns et surtout chez les autres qui nous inquiètent.

« La burqa t’ennuie ? Tu l’as interdite, tu devrais être content. Tu as vu comme c’est mieux depuis. Enfin, on respire »

Oui, je respire mieux dans un pays où on n’a plus le droit de mettre sa femme sous cloche en public et où celles qui l’enlèveront pour aller faire les courses ou chercher du travail respireront mieux aussi. Dans un pays où on ne porte plus dans la rue l’emblème d’un islam qui nous promet la mort, à vous et moi, où une musulmane peut trainer en justice son mari qui l’obligerait à la porter, je respire mieux, pas vous ? Permettre à l’individu de s’émanciper, d’échapper à l’emprise de sa communauté, c’est une belle idée, non ? Surtout à gauche.

« Les pays riches et libres sont métissés. Les homogènes crèvent de faim et de dictature »

Mais non ! Tous les goûts sont dans la nature et la vie est plus douce au Japon qu’au Liban. Par ailleurs, la France n’a pas attendu l’islam pour être diverse. Comme le dit Elisabeth Badinter : « une France multiraciale oui, une France multiculturelle non ». Sur ce point, il me semble que Causeur et Riposte laïque sont sur la même ligne. C’est l’observance stricte de la religion qui interdit le métissage. Vous savez ce que le port du foulard signifie ? Je cherche un bon musulman et je ne couche pas avec le blanc. Et il y a de plus en plus de foulards. Ce n’est pas à nous que le métissage pose problème, il ne faut pas nous confondre avec les identitaires de tous bords.

« Ils sont ici, ils resteront. C’est à prendre ou à laisser »

Heureusement que les hommes et femmes de France qui ont fait sa grandeur ne pensaient pas comme vous. Sans Charles Martel, Jeanne d’Arc ou Charles de Gaulle et ceux qui les ont suivis, sans ces Français qui se lèvent quand d’autres se couchent, je serai un peu moins fier d’appartenir à cette histoire, à ce pays. Pas vous ? Mais la laïcité sans faille que nous réclamons n’exige le départ de personne a priori. « Tout comme individus, rien comme peuple »,vous vous rappelez ? Ça nous a plutôt réussi, et si vous voulez mon avis, il faut continuer et en finir par exemple avec cette mauvaise habitude qu’ont les élus d’aller dîner au CRIF. Il faudrait même rajouter : tout comme individus, rien comme religion. Dans l’espace public, on ne veut voir que des Français, musulmans ou autres. La religion, on ne peut plus l’encadrer parce que dans l’état actuel de l’islam mondial, on ne peut plus la voir en peinture. Finis les accommodements déraisonnables. Ils ne peuvent pas manger de porc à la cantine, en quoi est-ce notre problème ? Que vont-ils faire ? Une grève de la faim ? Les femmes ne peuvent pas se baigner avec les hommes à la piscine ? Qu’elles restent au hammam. Elles ne peuvent pas être examinées par des médecins hommes, qu’elles changent d’hôpital ! En cas d’urgence ? Qu’ils s’en remettent à Dieu ou qu’ils aillent se faire voir ailleurs. Les musulmans capables de respecter ces conditions non négociables feront des Français, ceux qui ne craignent qu’Allah iront s’y soumettre sous d’autres cieux, la terre d’islam est vaste.

Si aujourd’hui la France est une nation et pas un agglomérat, si les bretons parlent la même langue que les corses et que tous s’en réjouissent à part quelques poseurs de bombes, c’est parce que la République a mené tout son petit monde à la baguette. Il faut un peu d’intransigeance pour que l’identité française donne à chaque Français l’estime de soi et à chaque immigré l’estime de la France. Et tout se passera bien car quand on se respecte, on force le respect. Il faudra faire comprendre aux élus que la tentation clientéliste ne paye pas car les laïques sont aussi des électeurs, et au marché que si le hallal attire des consommateurs, il peut aussi en repousser d’autres. Vous voyez, par exemple, je ne vais plus chez Quick et si ma banque se lance dans la finance islamique, j’en changerai et j’expliquerai à mon banquier pourquoi. Le vote et le boycott peuvent aussi être nos armes.

Une poigne de fer et une main tendue. Une République qui soutient un islam de France républicain, sans financements étrangers, qui adapte ses pratiques aux mœurs et aux lois françaises, dont les imams, les prêches et les contenus pédagogiques pourraient être vus par le ministère des Cultes (faisons confiance à Hortefeux). Ecoutons Hassan Chalgoumi, l’imam de Drancy, il sait comment faire. Mais il faut contrôler et exiger, pas laisser courir, faire des lois, comme pour la burqa. Vous êtes pour ?

Que les musulmans respectent nos valeurs, nos coutumes et nos rites s’ils veulent rester, c’est à prendre ou à laisser. Il nous appartient de fixer les règles. Et nous ferons des musulmans laïques. Notre tolérance, adaptation, lâcheté laisse des populations sous l’influence ou à la merci des islamistes et nous met en danger, notre fermeté rendra les musulmans, bon gré mal gré, plus laïques et fiers d’être Français.

Voilà monsieur Sitbon, je vous ai remis tout ça d’équerre. Ne me remerciez pas, je ne peux pas faire autrement, c’est mon job, c’est plus fort que moi.



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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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