Accueil Société Les peuples heureux n’ont pas d’équipe de foot !

Les peuples heureux n’ont pas d’équipe de foot !


Les peuples heureux n’ont pas d’équipe de foot !

Babyfoot

C’était en juillet 1969. Honduras et Salvador disputaient les matches éliminatoires de la Coupe du monde de foot. L’affaire se solda par une guerre entre les deux pays – la guerre des Cent heures –, deux mille morts dans chaque camp et des milliers de blessés. « Les peuples heureux, comme ne l’écrivait pas Hegel, n’ont pas d’équipe de foot. »

Évidemment, il serait sot de prendre des prétextes pour des causes ; la guerre des Cent heures a des raisons bien plus économiques et politiques que sportives. Mais le foot est, comme le note Yannick Blanc, une « expression des passions collectives ». Peut-être l’une des dernières.

[access capability= »lire_inedits »]Cela suffirait donc à expliquer l’émotion suscitée, lors du match France-Irlande, par « la main de Thierry Henry ». Faut-il faire comme si de rien n’était, comme nous y invite Philippe Cohen, refuser cette qualification indûment acquise comme y appelle Élisabeth Lévy ou continuer à s’intéresser à la main de Henry autant qu’à celle de sa sœur qui viendrait négligemment se retrouver dans la culotte d’un zouave, comme je m’y résoudrais personnellement très bien ? Chacun a son avis. Personne n’est d’accord.

Vous l’aurez compris : le foot, il y a des stades pour ça. Et, à Causeur, le ballon rond n’est pas une préoccupation de tous les instants. Alors, pourquoi revenir sur cette histoire-là ? Si la main de Henry a fait autant de bruit, c’est qu’elle interroge notre rapport à la règle, c’est-à-dire notre relation au droit, au code, aux usages comme aux tabous.

Or, si nous n’acceptons pas que la règle du jeu ne soit pas respectée dans un match, nous admettons bien d’autres choses : notamment que le code électoral évolue au gré des opportunités politiques, que les IUFM invitent les professeurs des écoles à ne pas corriger les fautes de leurs élèves ou que la façon de faire des enfants à l’ancienne soit tenue pour la chose la plus ringarde qui soit quand le chic est d’être homosexuel et d’adopter.

On ne transige pas avec la règle du jeu. Sauf quand on ne veut plus jouer.[/access]

Décembre 2009 · N° 18

Article extrait du Magazine Causeur



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