La déchéance de nationalité, une chance pour l’intégration


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Inutile de répéter que cette perspective ne fait pas peur aux islamo-terroristes qui se préparent à se faire exploser en même temps que leurs passeports. Car, où qu’ils les aient placés, leurs passeports français ne les protègeront pas le jour de leur auto-désintégration volontaire.

Ce n’est pas à eux que ce discours s’adresse. Il s’adresse en réalité à deux composantes hétérogènes de notre pays.

Il s’adresse d’abord aux Français qui se veulent tels et qui entendent persévérer dans leur être, pour leur dire qu’ils ont le droit de ne pas se sentir du même peuple que ceux qui projettent de les assassiner simplement parce qu’ils sont Français.

Ce message leur dit  en substance : « Les jeunes qui haïssent mortellement ce qui est français ne sont pas vos enfants, ne sont pas de votre famille, ne sont pas des vôtres, ne sont pas de votre peuple. Ce n’est pas vous qui les rejetez, vous qui les excluez. Ce sont eux qui vous désignent, vous les Français, comme des étrangers et comme des ennemis. Vous n’avez plus besoin de prendre des gants pour désigner ceux qui veulent vous tuer, pour les haïr et pour combattre, car vous n’êtes pas leurs parents, ni leurs frères et sœurs ; vous n’êtes pas leurs gardiens. »

C’est donc d’abord un message de déculpabilisation à l’adresse des Français.

Ce discours repose sur le postulat selon lequel un peuple, une nation, un pays, bref une société, n’est pas une famille. On ne choisit pas la famille dans laquelle on naît, tandis qu’une société démocratique résulte en son principe d’un choix réciproque et d’un contrat sociétal volontaire, que ce contrat soit exprès ou tacite. L’appartenance à la France n’a donc rien d’inconditionnel.

Mais ce même discours s’adresse en même temps, à l’autre bout du spectre, à ceux qui, ayant le titre de Français, hésitent entre devenir et s’accepter Français ou se ranger du côté des  tueurs de Français. Ce message leur dit plus clairement qu’on ne l’a jamais fait : « Si vous êtes nés sur le sol de France tout en vous sentant d’une culture différente, vous êtes les bienvenus dans ce peuple à la condition de vouloir vous adapter au pays où vous voulez vivre. C’est à vous de vous intégrer au peuple qui vous accueille. Si vous en avez le désir, car la demande vient de vous, tout vous devient possible. Quant à ceux qui choisissent de rejeter la France, ils sont prévenus que ce rejet sera réciproque, et qu’on ne leur fera plus de cadeau.

La différence de traitement inscrite dans ce message ne passe pas entre les mono et les binationaux. Elle ne passe pas entre ceux qui sont Français par leurs parents et ceux qui sont Français par leur lieu de naissance.

Elle passe entre ceux qui veulent être Français et ceux qui ne le veulent pas.

En ce qui les concerne, c’est bien leur droit de s’exclure, mais c’est alors celui du pays où ils vivent malgré eux de les traiter en étrangers.

Quel que soit l’avenir juridique de ce projet de déchéance de la nationalité, il faut lui reconnaître ceci : grâce à lui, tout le monde est placé devant ses responsabilités, et l’intégration de tous ceux qui la veulent peut réussir.

*Photo : SIPA.00735832_000005.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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