Wokisme. «Vous êtes tous racistes» : au festival Les Résistantes de Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne), tout ne s’est pas passé comme prévu.
Organisé pour « penser l’avenir des luttes écologistes » en lien avec « les luttes sociales, féministes, antiracistes et décoloniales », le festival Les Résistantes s’est déroulé du 7 au 10 août, rapporte le média Reporterre. Tout le monde a semblé satisfait. Les ateliers – « Déconstruire le patriarcat », « Savoir se préparer à une garde à vue », « La place des animaux non humains dans les luttes écologistes », « Comment riposter contre Bolloré et Stérin »… – et les stands merguez végétales et apéros tofu ont connu un grand succès. Bref, tout s’est bien passé.
Enfin, presque tout… Des « militants racisés, la voix tremblante d’émotion et de colère », ont en effet manifesté leur mécontentement lors de la cérémonie de clôture. Motif : le racisme des écolos blancs. Une preuve parmi dix : lors d’une table ronde « consacrée aux pesticides comme forme de colonialisme chimique », la discussion sur le chlordécone (pesticide utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles) a été évincée au profit d’une autre sur la loi Duplomb et l’acétamipride. « Nos histoires douloureuses ne sont pas écoutées par les Blancs qui se disent antiracistes décoloniaux » se sont plaints ces militants avant de recommander aux festivaliers de s’informer sur la notion de « privilège blanc ». L’un d’entre eux sanglote : « Moi, ce que j’aurais voulu, c’est des excuses, qu’on me dise : “Pardon, je n’ai pas prêté attention à ce que tu as dit ou à la personne que tu es” ». Tourneboulé, Victor Vauquois, cofondateur du collectif Terres de luttes, a déclaré que les promoteurs du festival allaient « prendre le sujet à bras-le-corps et voir comment réparer et apprendre de leurs erreurs ». C’est un bon début, mais les « militants racisés » préfèrent prévenir : même si les écolos reconnaissent leurs erreurs, il est hors de question que « les personnes racisées rassurent les personnes blanches », car soulager les Blancs du poids de leur culpabilité ne ferait qu’ajouter à la « charge raciale » qu’elles subissent déjà.
Les organisateurs ont d’ores et déjà prévu un stock d’anti-migraineux pour la prochaine édition des Résistantes…





