À la recherche de l’esprit français
Le bistrot participe de l’esprit français, c’est pour lui que je me lève chaque matin. Dans mon établissement, je n’ai jamais laissé entrer le burger ni les spaghettis. Nous sommes dans un bistrot parisien ! Chez moi, l’ouvrier et l’avocat mangent côte à côte un bon casse-croûte, au comptoir, en buvant un joli verre de vin. Et peut-être riront-ils ensemble sans se connaître… C’est aussi ça l’esprit français : s’offrir un petit moment de joie, de légère ivresse, dans un endroit chaleureux, même si ça ne dure que trente minutes avant de retourner bosser. Avaler un burger en marchant avec ses écouteurs ce n’est pas très français, car le comptoir fait partie de l’identité de notre pays. Venir y prendre son café, écouter les conversations voisines ou y participer plutôt que de le boire dans un gobelet en carton sur son trajet, il y a là aussi quelque chose de français… qui se perd un peu. Ici, au bistrot, il y a une ambiance, une convivialité. Mais avec des règles ! Il faut se tenir correctement, ce n’est pas l’anarchie. C’est aussi ça l’esprit à la française : la convivialité et une certaine liberté, mais avec de la tenue. Et puis il y a l’assiette. Le bourguignon, la tête de veau, le pot-au-feu… Et le vin ! Pour moi, celui qui représente le mieux l’esprit français – n’en déplaise à certains ! – c’est le beaujolais, car il est le plus convivial de tous. Il y a de la légèreté dans ce vin. Cela entraîne les rires, la joie. Avec le beaujolais, un verre en appelle un autre et le temps suspend son vol.





