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Israël, éternellement coupable…

« Toujours, tu croiras Israël capable du pire et le puniras au centuple ».


Israël, éternellement coupable…
Manifestation pro-Gaza à Utrecht, Pays Bas, le 3 août 2025. Dimitris Aspiotis/Shutterstock/SIPA

Des plateaux repas servis à bord d’un avion de la compagnie espagnole Iberia, aux photographies trompeuses qui circulent dans la presse internationale, l’Etat juif est la cible d’une propagande sans relâche. Où trouver la vérité? Faisons appel à la simple logique ! Tribune de Liliane Messika.


À écouter les dirigeants des démocraties molles, cités par leurs médias militants, un Martien de passage imaginerait qu’un onzième commandement a été ajouté aux Tables de la Loi : « Toujours, tu croiras Israël capable du pire et le puniras au centuple ».

Au menu du jour, la famine que l’État juif est censé organiser dans le cadre du génocide des Palestiniens. Pour mémoire, avant le pogrom du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre actuelle, Gaza était passée de 200 000 en 1948 à 2,3 millions[1].

La propagande n’est plus ce qu’elle était 

Les maîtres en la matière, Propagandastaffel et KGB, mentaient comme des arracheurs de dents, à une époque où le public qui en était abreuvé n’avait aucun moyen d’en vérifier l’invraisemblance. Aujourd’hui, côté verre à moitié plein, l’info circule à la vitesse de la lumière. Côté verre complètement vide, la logique a été jetée avec l’eau du bain de dame Nature. Le délire touche tous les domaines : l’humanité ne se divise plus entre deux sexes mais en cent genres ; le français s’écrit illisible et imprononçable-point-e-point-x-y-z ; Mahmoud Abbas, Président palestinien qui a soufflé, en janvier dernier, la vingtième bougie de son unique mandat de quatre ans, se voit offrir, pour son jubilé, la présidence d’un État fantoche issu de la réunification de sa dictature perso avec celle de son ennemi mortel, le Hamas. 

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Il est donc illusoire de chercher du réel sous les déclarations d’amour LFIstes aux « résistants » du Hamas ou sur les affirmations humanitaires des promoteurs de la destruction de l’État juif. « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir » écrivait Proust en 1913. Sophie de Mijolla-Mellor, psychanalyste et professeur émérite à Paris VII, explique la même chose au sujet de la troisième guerre mondiale, commencée en 2001 : « L’idéologie commence lorsque le besoin de savoir se soumet au besoin de croire ». Entre les deux, Churchill : « Face à la mauvaise foi, la bonne foi ne sert à rien ».

Quand la logique parle

Les « chancelleries », qui suivent leurs opinions publiques, tout comme les médias qui les précèdent, eux-mêmes inspirés par des youtubeurs analphabètes, répètent qu’Israël tire sur des civils rassemblés en quête d’aide humanitaire et qu’il vise délibérément les femmes et les enfants.

D’un côté, mille accusations, de l’autre une seule dénégation : dans un camp, 57 pays musulmans à l’OCI, l’Organisation de la coopération islamique, 120 membres du club des non-alignés à la gauche de la gauche et toutes les démocraties molles cherchant l’apaisement de leurs zones de non-droit ; dans le camp d’en face, le peuple juif, 15 millions d’individus dans le monde. Mais nulle preuve. 

De deux choses l’une :

1) Soit les soldats israéliens tirent délibérément sur des civils.

  • Scénario ? Ils protègent l’aide humanitaire précédemment confisquée par le Hamas, officiellement pour qu’elle parvienne à ses destinataires, mais en réalité pour rassembler la population gazaouie, afin de faire des cartons sur elle.
  • Motivation ? Leur méchanceté congénitale, leur racisme anti-palestinien, leur bêtise crasse.
  • Bénéfice militaire ? Zéro.
  • Bénéfices secondaires ? Zéro.
  • Inconvénients ? Chaque mort civile est un nouveau coup porté à l’image déjà catastrophique de leur pays. Cette mauvaise image augmente le risque de leur isolement international, avec pour conséquence une pression diplomatique accrue pour contraindre Tsahal à interrompre prématurément sa lutte pour récupérer ses otages et annihiler le Hamas.

2) Soit le Hamas orchestre une saynète de propagande.

  • Scenario : Ses miliciens sortent par surprise des tunnels, se mêlent aux civils qui font la queue pour obtenir de la nourriture et se mettent à tirer sur les forces israéliennes, engageant ainsi une fusillade.
  • Motivation ? En accuser Israël, démontrer sa cruauté et le contraindre à se retirer de la bande de Gaza avec la seule arme du Hamas : la propagande.
  • Bénéfice militaire ? Faible, mais procure néanmoins une occasion de tuer au passage quelques soldats israéliens.
  • Bénéfice stratégique ? Énorme succès de l’opération « boucliers humains » : plus il y a de morts palestiniens, plus les opinions publiques occidentales se déchaînent et moins les miliciens eux-mêmes risquent leur vie, car les Israéliens ne tirent pas sur les civils. Plus il y a de « martyrs » et plus le nombre de candidatures pour remplacer les terroristes tués augmente.
  • Bénéfice politique ? Isolement accru de l’État d’Israël sur la scène internationale. Chaque mort de civil confirme sa réputation de « génocideur » impitoyable. Augmentation de la pression des « chancelleries » contre lui, pour l’empêcher de mener à son terme sa lutte contre le Hamas, qui peut ainsi conserver les otages, garantie de sa survie, voire son pouvoir au terme de la guerre.
  • Bénéfices secondaires ? Possibilité de piller la nourriture et de la distribuer aux miliciens, puis de vendre le reste au marché noir ou de le détruire afin d’accréditer la thèse de la famine.

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Conclusion

Question à Homo Logicus : qui a intérêt à fomenter des combats armés au milieu de civils ?


[1] Voir le rapport de 2016 de l’Etat palestinien et du Fonds des Nations unies pour la population : dans les deux Palestines, « depuis le milieu du XXe siècle jusqu’en 2015, la population a été multipliée par cinq, passant de 0,9 à 4,75 millions d’habitants, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,5 % ».



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essayiste, conférencière, traductrice, auteur de plus de 30 ouvrages, dont plusieurs sur les conflits du Moyen-Orient

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