Transmania. En Allemagne, Alina S. multiplie les actions en justice contre les entreprises refusant de l’embaucher. Non sans succès.
Originaire de Dortmund, Alina S. a postulé dernièrement à un emploi de secrétaire dans une imprimerie située à Hagen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Considérant qu’elle n’avait pas les compétences pour ce poste, l’entreprise n’a pas retenu sa candidature. Ni une ni deux, Alina S. a immédiatement porté plainte pour… discrimination. Précisons qu’Alina S. est un homme qui se définit pour le moment comme une « personne trans et intersexuelle » en raison d’une « réassignation sexuelle incomplète » en vue de devenir une femme – sa voix, non encore modifiée par une chirurgie du larynx, ne laisse par exemple aucun doute sur son sexe d’origine. Cette personne a réclamé une indemnisation de 5 000 euros et obtenu finalement 700 euros après que l’affaire a été jugée au tribunal du travail de Bielefeld, tribunal dont le président, Joachim Kleveman, a révélé à la presse qu’Alina S. avait déclenché ces dernières années 239 actions en justice contre des entreprises ayant refusé de l’embaucher. Cette créature procédurière a touché à chaque fois des dommages et intérêts dont les montants étaient parfois supérieurs à 3 000 euros. Au chômage depuis douze ans, Alina S. a eu le temps de se renseigner sur les multiples possibilités qu’offre la loi allemande. Par exemple, il suffit que l’entreprise oublie d’ajouter, dans son annonce d’emploi, un « d » pour « divers » dans la rubrique indiquant le sexe du candidat, pour qu’elle encoure le risque de se voir traîner, comme l’imprimerie de Hagen, devant un tribunal. Dans un autre cas, Alina S. a porté plainte contre une société qui parlait dans son annonce de « jeune équipe » – âgé.e de 47 ans, iel s’est senti.e discriminé.e. Résultat : 3 750 euros de dommages et intérêts. L’un dans l’autre, Alina S. aurait ainsi empoché au bas mot la somme rondelette, exonérée d’impôts, de 240 000 euros, selon le président du tribunal Joachim Kleveman qui, à l’issue de son dernier procès gagné, lui a lancé un facétieux : « À la semaine prochaine ! » Cette fois, c’est une entreprise de nettoyage qui est la cible d’Alina S.





