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Balles de match inégales

Égalité ou injustice ?


Balles de match inégales
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Depuis 2007, hommes et femmes gagnent autant en Grand Chelem, mais certains grincent des dents en se demandant si l’égalité des chèques rime vraiment avec équité sur le court.


Depuis 2007, les quatre tournois du grand chelem garantissent une même rémunération entre joueurs hommes et femmes. À travail égal, salaire égal, qui pourrait s’opposer à une telle mesure ? Toutefois, si on creuse un peu, on est en droit de s’interroger sur le caractère juste d’un tel égalitarisme. En effet, que ce soit en 2025 ou 2024, le vainqueur du tournoi – Carlos Alacaraz – a passé environ vingt heures sur le court, alors que les championnes de 2024 (Iga Swiatek) ou 2025 (Coco Gauff) n’ont tapé la balle que pendant dix et onze heures. Ce n’est pas que les joueuses soient plus expéditives, mais elles jouent leurs matchs en trois sets alors que les hommes disputent les leurs en cinq manches. Alcaraz et Coco Gauff ont d’ailleurs joué chacun une finale très disputée, mais quand l’une a bataillé deux heures et trente-huit minutes, l’autre a amorti, lifté, coupé, lobé pendant cinq heures trente. La quantité de « travail » fournie ne semble donc pas exactement la même. Résultat, à l’heure passée sur le court, les hommes sont payés presque deux fois moins, un détail qui n’en est pas un à 120 000 ou 240 000 euros de l’heure (Alcaraz et Gauff ont empoché chacun un pactole de 2 550 000 euros cette année).

L’égale rémunération entre hommes et femmes, au tennis, demeure une décision politique et comme toute discrimination positive, elle crée des injustices en prétendant les éradiquer.

Et ne parlons pas du spectacle offert par les hommes et les femmes du fait de leur niveau de jeu. On peut apprécier le tennis féminin sans se leurrer sur les niveaux respectifs des unes et des autres. Avant de hurler à l’ignominie, écoutons ensemble la révélation française du tournoi, Loïs Boisson. Interrogée sur France 2 à propos des joueuses qui l’avaient inspirée, la demi-finaliste a répondu avec beaucoup de sincérité : « Aucune. Je ne regardais que les hommes. » Consternation sur le plateau du service public. Rires gras chez les auteurs mal pensants de Causeur.

Été 2025 – #136

Article extrait du Magazine Causeur




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Diplômé d'HEC, il a travaillé de nombreuses années dans la presse ("Le Figaro", "Le Nouvel Obs", "Libération", "Le Point", etc.). Affectionnant les anarchistes de droite tels Jean Yanne ou Pierre Desproges, il est devenu l'un des meilleurs spécialistes de Michel Audiard. On lui doit deux livres de référence sur le sujet : Le Dico flingueur des Tontons et L'Encyclopédie d'Audiard (Hugo & Cie).

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